Un internaute français sur 4 est équipé d’un Adblocker. 15% supplémentaires prévoient de le faire, ce qui porterait la proportion à 1 internaute sur 3, selon une enquête menée par l’institut CSA.
Selon l’enquête menée par l’institut CSA, 1 internaute français sur 4 utilise un Adblocker, bloqueur de publicité, et ne se sent pas coupable du tout.
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La raison ? La situation s’est dégradée sur le front de l’expérience en ligne, puisque 83% des internautes se disent irrités par la publicité sur les sites Web. Les formats sont jugés intrusifs. Dès lors, les internautes se protègent. 24% déclarent avoir un dispositif d’adblocking et 15% ont l’intention de s’équiper.
Objet de toutes les crispations : la fenêtre pop-up et l’interstitiel. « Le truc qui vient de nulle part et que tu n’arrives pas à fermer. Tu te sens piégé, » réagit un internaute interviewé par CSA.
Le premier avantage perçu d’un Adblocker par les internautes: la simplicité d’installation et d’usage de ces dispositifs et le bénéfice immédiat de soulagement de ce que les internautes vivent comme un trop plein.
Méconnaissance de l’économie du secteur
Il faut noter que les internautes qui utilisent des ablockers pensent que la publicité en ligne n’est pas une source de revenus stratégique pour les sites Web. Ils n’envisagent son impact économique que dans un deuxième temps. Ils estiment alors que cela n’est pas critique pour les sites Web.
Cela traduit une méconnaissance totale des circuits de financement des éditeurs de contenu Web par le particulier. « Honnêtement je ne pense pas que les sites attendent ça pour vivre, ils ont plein d’autres ressources financières dont la vraie pub. La pub online c’est une goutte d’eau, » déclare ainsi un sondé à CSA.
Vu de l’internaute, la faute est aux annonceurs et aux sites Web, résume l’institut CSA. « Les internautes laissent la responsabilité de la situation aux sites et aux annonceurs qui ont d’après eux trop bousculé les règles d’internet en transformant un espace de liberté et d’information en un espace mercantile et en transformant une expérience utilisateur libre en une expérience contrainte, subie, » déclare l’institut de sondage.
Le tout-gratuit sur internet parait naturel et toutes les solutions qui entament cette gratuité sont reçues avec réticence, pointe le CSA. Seulement 4% des internautes seraient ainsi prêts à payer pour une navigation sans publicité.
2000 personnes interrogées
L’étude : « Adblocking, la nécessité d’un new deal » a été financée par souscription. Elle a été réalisée en deux volets. Le volet quantitatif a été réalisé par téléphone en décembre 2015 auprès de 2005 Français âgés de 18 ans et plus, puis sur internet en janvier 2016 auprès de 2008 répondants représentatifs des utilisateurs d’adblockers ou non.
Quant au volet qualitatif, il a été réalisé entre décembre 2015 et janvier 2016. Ce sont 10 entretiens face à face avec des adblockers, 2 groupes d’adblockers et un groupe d’ « irrités » mais non adblockers.