Sur les dix ans entre 2012 et 2022, la France verra l’ouverture de 191 000 postes d’informaticiens, essentiellement d’ingénieurs et de techniciens dans le décisionnel et la virtualisation. A titre de comparaison on est loin du secteur du service aux particuliers et aux collectivités qui ouvrira six fois plus de postes.
Dans une société qui se nourrit de numérique, les informaticiens sont d’autant plus nécessaires. Un besoin qui s’exprime sur fond de départs à la retraite des générations précédentes.
81 000 départs à la retraite
Résultat, au total, 191 000 postes dans les métiers de l’informatique, seraient à pourvoir sur la période 2012-2022 correspondant à 81 000 départs en fin de carrière additionnés à 110 000 créations de postes nettes. Ce sont les prédictions du rapport sur « les métiers de 2022 » remis le 28 avril à François Rabsemen, ministre du travail et préparé par France Stratégie et la Dares (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques).
Pour autant, on reste loin des 1,2 million de postes prévus dans les services aux particuliers ou aux collectivités, où les départs à la retraite atteindront près de 900 000 personnes sur la même période.
Presque 2% de postes supplémentaires par an
Le secteur de l’informatique devrait créer 1,8% de postes supplémentaires nets par an, entre 2012 et 2022. C’est un taux supérieur à la moyenne des métiers, mais inférieur à celui des services d’aide à domicile (+2,6%) ou des coiffeurs (+1,9%).
Au total, c’est un total de 191 000 postes qui seront à pourvoir d’ici 2022, hors mobilité professionnelle, représentant chaque année 3,1 % des effectifs, soit une proportion légèrement supérieure à celle de l’ensemble des métiers (3%). Sur la période 2012-2022, les départs en fin de carrière concerneront 81 000 personnes.
Ingénieurs informaticiens
Ce sont surtout les ingénieurs informaticiens qui devraient bénéficier de perspectives d’emploi favorables ainsi que les techniciens. Les premiers verront 2,3% de créations nettes d’emplois par an, et les seconds +1,1%.
L’informatique rassemblait 560 000 emplois en 2012. Il compte désormais près de deux tiers de cadres.Les techniciens représentent moins d’un tiers des effectifs et la part des employés demeure faible (7 %).
Décisionnel et virtualisation
Les domaines d’expertise qui recrutent sont l’informatique décisionnelle, la communication collaborative et la virtualisation des systèmes.
Les technologies de l’information et de la communication, déjà largement utilisées dans l’industrie et les services, pourraient trouver de nouvelles applications dans d’autres secteurs de l’économie, la santé et l’éducation notamment, selon le rapport. Les postes les plus qualifiés du domaine de l’informatique seraient les premiers à bénéficier de ce potentiel des TIC encore inexploité et de conditions plus propices à l’emploi.
Pire des cas
Dans le pire des cas, le nombre d’emplois dans le domaine de l’informatique progresserait de façon moins dynamique, + 1,5 % par an selon le scénario de crise, mais resterait tout de même bien orienté.
Dans ce scénario, les stratégies de délocalisation ou d’externalisation pourraient être dynamisées, en phase avec certaines évolutions techniques comme l’informatique dématérialisée (le Cloud Computing). Ce sont les activités de production et de maintenance qui seraient principalement pénalisées.
1,3% des personnes partent à la retraite
Les départs à la retraite atteindront 81 000 personnes sur la période 2012-2022. Les départs en fin de carrière concerneraient chaque année 1,3 % des personnes en emploi dans le domaine professionnel de l’informatique, soit une proportion très inférieure à celle estimée sur cette période pour l’ensemble des métiers (2,3 %).
Ces professions sont en effet relativement jeunes en raison de la sélectivité par l’âge qui les structure : la part des seniors y est faible et l’âge médian est de 37 ans en 2010-2012 pour les techniciens et les employés et de 38 ans pour les ingénieurs, alors qu’il est de 42 ans tous métiers confondus.
La retraite à 59 ans
L’âge de départ en fin de carrière est de 59 ans et demi chez les ingénieurs de l’informatique. Conséquence de la réforme des retraites de 2010, et notamment du décalage de 60 à 62 ans de l’âge légal de la retraite, l’âge moyen de départ en fin de carrière devrait s’élever nettement, dépassant les 60 ans à l’horizon 2022.
Photo : François Rebsamen, à droite sur la photo, ministre du traval, le 28 avril à l’occasion de la remise du rapport sur les métiers de 2022.