Avec le digital, le rôle du manager est d’apporter de l’humain et de l’enthousiasme. Ce n’est pas de rajouter du négatif au stress. Les équipes doivent également être formées à la culture du digital. C’est ce que défend Virginie Fauvel, Chief Digital & Market Management, chez Allianz France.
Le digital remet en question le rôle du manager dans les entreprises, mais les fondamentaux sont toujours là. C’est ce qu’a défendu Virginie Fauvel, Chief Digital & Market Management, chez l’assureur Allianz, membre du comité exécutif, durant une table ronde organisée le 7 Mars dernier, lors de la journée de la femme digitale, organisée à la Bourse de Paris.
Poser l’exigence
Virginie Fauvel défend une vision humaniste et réaliste. Tout d’abord, dans son premier rôle, « c’est le manager qui pose l’exigence » rappelle-t-elle en insistant. Ensuite, « il doit transmettre l’enthousiasme pour que les gens qui travaillent aient de la joie de vivre. Il faut de l’humain, donner du sens, ne pas apporter plus de stress » liste-t-elle. Elle poursuit : « il faut apporter de l’enthousiasme, fêter les succès, communiquer de l’énergie positive plutôt que négative. »
Elle écarte le management agressif. « Avec l’agressivité on apprend vite mais on plafonne, avec la gentillesse on apprend plus lentement mais mieux » pense-t-elle. Elle se réjouit de l’arrivée des générations Y ou Z. « Elles nous poussent » dit-elle. La taille des équipes est cruciale. « Il faut éviter trop de petites équipes avec trop de management, ou des équipes trop grosses, il faut trouver un intermédiaire » pointe-t-elle.
Arrêt des emails à 21 heures
Le digital ne doit pas créer un stress ingérable. « Les emails, les tweets, toutes ces sollicitations digitales génèrent du stress. On peut joindre tout le monde, 24 h sur 24, 7 jours sur 7 » décrit la directrice du digital, « or, on a besoin de plages pour sa famille. » Conséquence, « Chez Allianz, on a mis des règles en place. On n’envoie plus d’emails entre 21 heures et 7 heures du matin, ni le Week-End. Certains étaient sceptiques, mais ça marche » se félicite-t-elle.
Le digital ne doit pas créer non plus de fossés entre les gens. « Il y a ceux qui savent ou pas » constate Virginie Fauvel. « Ceux qui ne savent pas seront coupés du monde » craint-elle. Elle défend le concept de littératie, que l’on peut décrire comme la qualification dans la société actuelle d’utiliser le digital pour résoudre les problèmes et faire le meilleur usage de l’information. Il s’agit de disposer d’une culture de l’information convenable afin d’exploiter au mieux l’information.
Formation des collaborateurs
Allianz emploie 11 000 collaborateurs en France et travaille avec 2000 agents généraux. « Nous mettons des formations en place, que ce soit en face à face ou en vidéo. Les investissements sont lourds pour digitaliser. Il y a un petit peu de stress. Il faut par exemple enseigner que Facebook peut devenir un outil de relation client » illustre-t-elle.
Allianz progresse avec prudence. « Nous avons ouvert l’accès à tous à internet aux réseaux sociaux en 2013. Certains se posaient la question de ce qu’allaient faire les collaborateurs, comme passer du temps sur les réseaux sociaux et donc moins travailler. Je crois que ceux qui ne veulent pas travailler, ne travaillent pas. Ils iront fumer une cigarette, etc … » conclut-elle.
Photo, au micro, Virginie Fauvel, Chief Digital & Market Management, chez Allianz France.