Des budgets qui n’augmentent pas
En fait, l’enquête de Gartner montre que la compréhension du numérique par les dirigeants est l’un des meilleurs indicateurs de la performance de leur informatique et du business. Le DSI doit fait en sorte que le business réussisse face à la concurrence. Mais il souffre de budgets sous pression.
L’enquête montre que les DSI s’attendent à ce que leurs budgets 2014 restent identiques à ceux de 2013, la croissance prévue est à peine de 0,2% en moyenne. Dans ces conditions, il va être difficile de rénover le cœur des systèmes d’information et les services informatiques, et d’exploiter de nouvelles options technologiques.
Des dépenses informatiques hors de la DSI
Les DSI déclarent en outre que qu’au moins un quart des dépenses informatiques en 2014 va avoir lieu en dehors du budget de la DSI, pour ce qu’ils en ont identifié. C’est une autre des conséquences du numérique, lorsque la DSI est considérée comme n’étant pas assez rapide face aux opportunités du numérique ni prête pour elle.
En matière d’informatique, la tension naît quand il s’agit de faire bien et vite, d’agir en toute sécurité tout en innovant, de planifier tout en s’adaptant. Avec le numérique, on bouscule les manières habituelles de travailler en informatique : faire bien, être prévisible, créer de la valeur tout en contrôlant au maximum et en réduisant les risques.
Un DSI coupé en deux face au numérique
Reste que si les DSI veulent s’emparer des opportunités créées par le numérique, ils doivent faire face à la rapidité, à l’innovation et à l’incertitude. Le DSI doit se couper en deux, gérer l’informatique conventionnelle, stable et sûre, d’une part et un mode plus rapide, plus agile et non linéaire d’autre part.
Les DSI ont commencé à s’adapter. Un quart d’entre eux a déjà investi de manière significative dans le Cloud public. Et une majorité s’attend à ce que la moitié de l’activité de leur entreprise tourne sur le Cloud public dans six ans, en 2020. 70% des DSI prévoient de changer leurs partenariats technologiques et leurs fournisseurs dans les deux à trois ans qui viennent, et beaucoup s’emploient à nouer des partenariats avec de petites entreprises et des startups.
Des méthodes agiles
Par ailleurs, 45% des entreprises ont mis en place des méthodes agiles pour une partie de leur portefeuille de développement, même si la plupart ont besoin d’aller plus loin afin de créer des équipes séparées, multidisciplinaires, avec une gouvernance allégée et de nouvelles compétences digitales, et des modèles nouveaux d’identification des fournisseurs.
Si cette transition réussit, et que le DSI réussisse à apprivoiser le dragon numérique, une importante valeur peut être créée pour le business. Cela s’accompagnera alors d’une rénovation du rôle du DSI et d’une plus grande crédibilité du DSI et de son équipe. Dans le cas contraire, le business pourrait bien couler et la pertinence de l’organisation informatique disparaître.