Grâce à la donnée, BMW France optimise ses campagnes de réachat auprès de ses clients en affinant les dates de rappel. Le taux de concrétisation des appels a augmenté de 20% grâce à l’usage d’un modèle prédictif et de scoring.
Appeler le client au bon moment
C’est ce qu’a présenté Stéphane Delaporte, responsable marketing digital et CRM de la marque BMW, en avril dernier à l’occasion de l’événement Future of Data, CRM & Programmatic organisé par le Hub Institue à Paris.
La décision d’achat d’un véhicule neuf se fait en 2 mois
Le discours et les arguments doivent être extrêmement fins. « Il faut être le plus percutant possible dans un monde qui est extrêmement concurrentiel et avec une actualité produits qui est très soutenue chez BMW puisque nous lançons un modèle par mois » reconnaît-il. La fenêtre de tir est très courte pour séduire et conclure.
La précision est l’enjeu majeur
« L’enjeu c’est la précision, on va utiliser la data pour être précis » pointe le responsable marketing. La précision est l’enjeu majeur pour les constructeurs automobiles, il faut prédire le bon mix entre le moment et le modèle à proposer cela en fonction de chaque cible de prospects.
Le modèle prédictif fonctionne à partir de 8 ans d’historiques de ventes
Et il faut mettre de l’intelligence dans cet algorithme. « Par exemple, si j’ai un client BMW qui a 53 ans, c’est l’âge moyen, il en est à sa deuxième BMW, on constate qu’il a acheté une twingo, la machine nous dirait qu’il y a un problème, il y a une attrition, votre client est en train de quitter la marque, sauf que si on met un peu d’intelligence derrière cela, on va se dire que c’est sans doute un client qui a acheté une voiture pour sa fille » illustre-t-il.
Les mathématiciens ne doivent pas guider les campagnes marketing
C’est un des biais qu’il faut retirer de la data. « Pour ne pas laisser les mathématiciens guider les campagnes marketing » souligne-t-il. Côté CRM, concrètement, le comportement d’achat pour un véhicule d’entrée de gamme est différent de celui pour un modèle de haut de gamme. C’est là que l’algorithme intervient.
Les clients doivent être rappelés à des dates différentes selon les modèles
Le modèle informatique a permis d’identifier des dates probables de ré-achat beaucoup plus fines. « Par exemple, un client de la série 1 si on le rappelle à 36 mois on est en retard, il vaut mieux le rappeler à 33 mois. Ces 3 mois d’écart sont importants car la décision d’achat se prend en 2 mois. On risque de passer à côté d’une vente » explique le responsable.
Adapter les dates d’appel au comportement d’achat
Le comportement d’achat est extrêmement différent d’un modèle à l’autre. Les dates de renouvellement par modèle de BMW ont été établies. « Les tests ont été menés sur plusieurs semaines. Le taux de concrétisation est extrêmement satisfaisant, puisqu’il est en hausse de 20% par rapport aux campagnes traditionnelles de repurchasing » se félicite le responsable. BMW va continuer à optimiser cette campagne. Cette campagne a été testée par téléphone car c’est le canal le plus direct et qui permet de joindre le client de la façon le plus efficace possible et sera déployée sur d’autres canaux notamment digitaux.
La base 3A donne accès aux coordonnées de tous les prospects de BMW
« Nous avons cassé le silo entre CRM et PRM car c’est une même histoire, un prospect est un client et nous faisons en sorte de fidéliser notre client, derrière le CRM il y a évidemment le PRM » pointe-t-il. Le CRM étant centré sur la fidélisation des clients et le PRM sur la conquête des clients. L’idée étant que les meilleurs prospects sont très certainement identiques aux meilleurs clients. Il y a là une mine d’informations à utiliser à des fins de conquête.
Le scoring appliqué à la conquête des prospects
Le scoring mis au point pour le CRM et le réachat est appliqué pour le besoin du PRM de BMW à la richesse de la base de données 3A. Il y a une analyse des parcours d’achat des prospects. Auparavant, BMW s’appuyait sur la base de données 3A pour prospecter sans distinction sur les concurrents.
Le scoring permet de détecter les bons prospects
« Nous avons un scoring à l’individu. L’approche est individualisée. Selon les scores, cela nous indique s’il faut que l’on soit un peu plus agressifs auprès d’un prospect qui présente une affinité avec la marque Audi par exemple alors que nous ne sommes pas très loin derrière. Il faut alors que l’on surinvestisse dans les canaux de communication. Par ailleurs, certaines personnes ont des scores qui indiquent qu’elles sont plus réceptives vis-à-vis d’un message de BMW » reprend-il.
Une approche pilotée par le retour sur investissement
Cette méthode aide à définir la pression à exercer vis-à-vis des prospects et ainsi dépenser le bon euro avec la bonne pression sur le bon canal. « C’est vraiment clé pour nous, nous avons des budgets qui sont restreints » souligne-t-il. Puis il faut mesurer les résultats.
Le modèle prédictif rassure les équipes de BMW
Le modèle prédictif a été mis au point en collaboration avec Chemistry Agency qui est une agence de communication et de marketing relationnel du groupe Publicis Communications France.