C’est sans le nommer que Georges Plassat, PDG de Carrefour a lancé plusieurs flèches vers son concurrent Amazon, lors de l’événement France Digitale 2014, organisé le 11 Juin, à Paris.
Des résultats concrets difficiles à appréhender
« Il ne faut pas basculer « high speed high level » dans toutes ces technologies [du digital] » prévient le PDG de Carrefour. « D’ailleurs quand on regarde les acteurs mondiaux ils sont remarquables aujourd’hui ils vendent surtout l’avenir » déclare-t-il. « En ce qui concerne les résultats concrets, ils sont tout de même difficiles à appréhender. De très gros acteurs aujourd’hui n’ont pas montré leur capacité à délivrer des résultats » pointe-t-il.
Il poursuit : « ils font beaucoup de cash, mais quand on fait du cash, il faut savoir que le cash c’est ce qu’il y a de plus fragile, parce que cela dure en général moins longtemps qu’on ne le croit ! »
Vers le digital tranquillement et progressivement
Georges Plassas entend donc aller vers le digital au rythme adapté à Carrefour. « On travaille tranquillement et progressivement sur le digital, pour qu’il n’y ait pas d’overdose, car il y a un risque d’overdose. »
Il s’explique, « l’avenir n’est pas purement digital, il ne faut pas se faire trop d’illusions non plus, et moi je ne me laisse pas embarqué dans un système qui s’auto-promeut, avec une démultiplication des investissements et des risques partout. Le digital c’est peut être le nouveau sang des entreprises, il y a du bon sang et du mauvais sang, je n’ai pas envie de me faire du mauvais sang. »
Au final, le PDG estime que « nous sommes tous passionnés par le digital. Le digital va bouleverser beaucoup de choses. Ça bouleversera moins de choses qu’on ne le dit et plus qu’on ne le souhaite. La réalité c’est que je ne vois pas pourquoi demain le digital serait quelque chose d’autre qu’une nouvelle version de nos relations avec les gens et avec les clients. »
Photo, Georges Plassat, PDG de Carrefour le 11 Juin, à Paris.