Face à l’arrivée de l’intelligence artificielle, il faut se préparer à travailler avec elle, voire à savoir lutter contre elle. Pour cela, il faut former les jeunes générations en conséquence. Et ce n’est pas l’éducation actuelle qui convient, mais plutôt les écoles Montessori.
France Digital Day 2017
C’est ce que l’on retient du face à face entre Cédric Vilani, député LREM et médaille Fields de mathématiques et Laurent Alexandre, chirurgien et entrepreneur. Ils s’exprimaient le 26 septembre lors de l’événement France Digital Day 2017, qui réunit l’écosystème des startups françaises. Evénement dont La Revue du Digital est partenaire presse.
Face à la question : l’intelligence artificielle va-t-elle détruire des emplois ou en créer, Cédric Vilani auquel le gouvernement a confié une mission notamment sur ce sujet, hésite. Les études disent tout et son contraire. « Les chauffeurs sont menacés, les généralistes, » débute-t-il.
Mais il préfère retenir le résultat du test mené par le cabinet américain BCG (Boston Consulting Group). « Ils ont voulu voir comment l’I.A. se débrouille avec les soldes. Ils ont remplacé le vendeur par l’I.A. et c’était nettement mieux. Ils ont essayé l’I.A. avec l’humain, et c’était moins bien que l’I.A. toute seule, » dit-il.
Ils se sont entêtés
« Mais ils se sont entêtés, et cela a fait mieux que l’I.A. toute seule, » se réjouit-il. Il rappelle par ailleurs, que l’informatique a détruit des emplois avant même que l’I.A. n’arrive, il en veut pour preuve le trading haute fréquence qui a supprimé les traders.
Face à lui, Laurent Alexandre s’inquiète de ceux qui sauront exploiter cette I.A. « Les Geeks intellos n’auront pas à s’adapter, mais les gamins de Zep, les enfants de pauvres ne résisteront pas, on les envoie au casse pipe, » martèle-t-il.
Le remède ? « Les écoles Montessori, » tranche-t-il, pour assurer la complémentarité entre IA et neurones. Comme cela risque de prendre du temps de transformer l’Education Nationale dans ce sens, comme le relève Cédric Vilani, Laurent Alexandre suggère de regarder vers Singapour, numéro 1 au classement Pisa ou vers le Vietnam. « Le Vietnam nous a dépassé au Pisa en Maths alors qu’ils vont à l’école pieds nus, » conclut-il.