Le Big Data monte en puissance chez les fermiers américains. Il apporte un meilleur contrôle des processus de l’agriculture en temps réel. Mais la dissémination d’informations sur l’usage des pesticides ou des semences transgéniques inquiète les agriculteurs tout comme les risques de manipulations du cours des matières alimentaires.
L’inquiétude monte chez certains agriculteurs américains face au phénomène du Big Data. Ils craignent en particulier la dissémination d’information sur leur usage de pesticides ou de cultures biotechnologiques (ou en d’autres termes, les cultures génétiquement modifiées), qui sont des pratiques agricoles acceptées mais qui sont politiquement impopulaires.
Le Farm Bureau
Par la voie d’un de leurs représentants, l’American Farm Bureau Association basé à Washington (DC), ils tiennent à alerter les pouvoirs publics face aux risques pour les fermiers face à la collecte d’information par de grandes firmes de semences. Certaines sociétés pourraient par exemple spéculer sur les matières alimentaires en étant au courant en temps réel de l’évolution de l’état des cultures.
Des collectes de données ont lieu depuis des capteurs sur les tracteurs et sur leurs autres équipements. Les capteurs mesurent les conditions des sols, les densités de semis, les rendements des cultures et de nombreuses autres variables. Les agriculteurs craignent une mauvaise exploitation de ces données, que ce soit par le gouvernement ou par les entreprises privées.
Etre rémunérés pour leurs données
Les fermiers attendent également d’être indemnisés par rapport aux données qui sont récupérées chez eux et dont ils attendent conserver la propriété. Cette année, pour la première fois, les producteurs de l’Illinois, de l’Indiana, de l’Iowa et du Minnesota peuvent même acheter une « prescription » de Monsanto qui offre une recette de semis adaptée à leur type de sol et à son historique en termes de maladies.
Monsanto préfère pour sa part parler de « Green Data Revolution. » La société a acheté en 2012, la société Precision Planting, un fabricant d’équipements de haute technologie pour la ferme, et en octobre dernier, Climate Corporation – fondée par des anciens de Google – et qui délivre des services de prévision météorologiques et d’assurance, ainsi que de traitement des données.
On constate également l’apparition d’une « Open Data Alliance Ag » pour l’agriculture. John Deere, le fabricant de matériel agricole, vient ainsi d’établir un partenariat avec DuPont Pioneer pour des services d’aide à la décision. Il s’agit d’un système dans lequel les agriculteurs téléchargent des données sur des serveurs qui répondent en envoyant les recommandations pour les semences et les engrais directement aux tracteurs de marque John Deere dans les champs.
Pas de survol par les drones
Les fermiers américains souhaitent enfin que l’usage de drones au-dessus des cultures soit réglementé et nécessite l’autorisation des agriculteurs dont les terres sont survolées.
Ils devraient s’inquiéter plus des OGMs que Monsanto leur vend que des données qu’ils laissent à Monsanto….