DSI de Solvay : « dans le digital, côté solutions, je veux des copies du marché »

Dans le digital, l’essentiel est de réinventer les modèles économiques, et non de réinventer des solutions techniques. De plus, il faut jouer collectif entre tous les services de l’entreprise. C’est la vision défendue par le patron du digital et des systèmes d’information du groupe de chimie Solvay. 

Copier les solutions techniques existantes pour mieux changer le business. C’est l’objectif à l’heure du digital de Jacques Benoît Le Bris, DSI du groupe de chimie Solvay où il est également en charge du digital.

Copier absolument 

« J’ai nommé un Digital Officer qui a une équipe de 10 personnes » décrit-il. « « Je leur ai demandé absolument d’aller copier ce qui se passe sur le marché, pas de réinventer. On réinventera côté métier, mais côté solution, je veux voir des copies » insiste-t-il. Il s’exprimait lors de l’assemblée générale de l’EBG, qui a réuni 800 personnes le 24 Juin à Paris.

Alors comment cela se passe-t-il ? « Le Digital Officer a un but c’est d’animer un certain nombre de pilotes et de projets, et de nous apporter des expériences, de les mettre en place avec les métiers du groupe, c’est-à-dire la Recherche et l’innovation, le marketing, et le manufacturing, » précise Jacques Benoît Le Bris.

Un Digital Officer nommé pour trois ans

Cette équipe est là pour essayer, animer et essayer. « Ils ont dans leur feuille de route de passer plus de la moitié de leur temps à l’extérieur. Je veux qu’ils discutent avec nos clients et avec nos partenaires, » ajoute-t-il. L’opération est manifestement lancée avec la volonté que le numérique devienne à un moment un état de pensée de toute l’entreprise.

« On ne veut pas un monde à deux vitesses, où il n’y a qu’un tiers de l’entreprise qui peut parler de ce que l’on est en train de faire, et les deux tiers qui disent que c’est une connerie et que cela ne servira à rien » relève le patron du digital et des systèmes d’information. Pour lui, il faut diffuser la culture et l’état d’esprit du numérique, the « Digital Mindset ». Dans ce cadre, le Digital Officer a été nommé uniquement pour une durée de trois ans. « Il a une durée de vie de 3 ans, il a un compteur qui décrémente » confirme Jacques Benoît Le Bris.

Inventer de nouveaux modèles économiques 

Pour Solvay, l’enjeu sera surtout d’inventer de nouveaux business modèles dans la chimie. « Les gens attendent aujourd’hui un certain nombre de services, comment les formuler sur la partie données en particulier, c’est en cours, » indique-t-il.

« Ce qui m’intéresse c’est de travailler avec les métiers sur ce que l’on va pouvoir faire du digital,  et mettre les gens dans une condition qui consiste à leur demander  de repenser leur business modèle, » insiste-t-il. Il s’agit alors de repenser l’expérience client,  la « customer expérience, » et de ne pas trop passer de temps avec des sociétés de technologie.

400 projets informatiques en cours 

« Quant on aura identifié ce que l’on veut faire, on sera capable de l’industrialiser, » pense le DSI.  « La technologie, il y a des gens qui sont en charge de la mettre en place, nous avons plus de 400 projets informatiques en cours, ça on sait faire, » tranche-t-il.

En ce qui concerne la « Customer Experience », pour des industriels c’est important, déclare-t-il. « On est souvent un peu loin du client, et aujourd’hui le premier enjeu c’est d’essayer de faire rentrer le client dans nos systèmes. Pour cela, il faut quand même un peu nettoyer avant comme dans les restaurants où on voit la cuisine depuis la salle, » déclare-t-il.

Arrêter les guerres entre barons

Enfin, faut-il centraliser ou pas le digital dans l’entreprise ? « Il faut arrêter les discussions entre converger, centraliser et décentraliser. Les directions en ont marre d’entendre les combats sur ‘c’est chez moi, c’est chez toi’, » constate Jacques Benoît Le Bris. Son désir : « il faut amener des gens qui ont envie de faire travailler les gens ensemble. »

Il prône une démarche collaborative dans l’entreprise.  « Le collaboratif ça démarre par ‘on s’en fout de savoir si c’est chez toi ou chez moi, l’important c’est que tu aies pu avoir un budget pour que l’on avance ensemble’ »  et de conclure : « à partir de là, on fera un programme de convergence. »

Le réseau social de Solvay : un succès après deux échecs

Le nouveau réseau social de Solvay, mis en place lors de la fusion entre Rhodia et Solvay, fonctionne bien selon Jacques Benoît Le Bris. « Après deux échecs, notre troisième réseau social mis en service à l’occasion de la fusion, fonctionne, » se félicite-t-il.

« On a trouvé une formulation qui a permis aujourd’hui de créer de la valeur sur ce réseau social, et de digitaliser la connaissance, afin de partager le savoir entre ingénieurs » précise-t-il.

Le collaboratif est central dans la stratégie numérique du groupe. « Nous avons des programmes pour diminuer le nombre d’emails, pour augmenter la partie collaborative, pour mieux définir dans l’entreprise ce qui est à protéger comme données, » termine le DSI.

 

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