Le Shadow IT est bien parti pour dépasser les 30% des dépenses informatiques. Et c’est une bonne chose. C’est ce qu’annonce le cabinet d’études Gartner.
Gain concurrentiel
L’informatique non contrôlée par la DSI dans les entreprises pèse déjà souvent 30% des dépenses IT, et cela ne peut qu’augmenter dans le futur. C’est plutôt une bonne chose si l’on en croit les analystes du Gartner car cela va permettre de créer une informatique à deux vitesses afin que les entreprises soient plus concurrentielles.
C’est la montée en compétences numériques des employés qui change la donne observe Gartner. A leur domicile, les particuliers mettent désormais en oeuvre des réseaux Wifi, y connectent tout type de terminaux, utilisent de nombreux services de Cloud ou des Apps mobiles. Ils participent aussi à l’économie du partage que ce soit pour le covoiturage – à l’instar de Blablacar – ou pour le logement – avec AirBnb -.
Le nombre d’employés appréciant l’usage de la technologie est donc de plus en plus élevé. Cette évolution a un impact sur la manière dont la DSI doit intervenir souligne le cabinet Gartner. L’informatique doit adopter une vision centrée sur l’utilisateur, celui-ci devant être perçu comme un consommateur d’une manière globale pour l’accès aux ressources informatiques, et pas seulement pour quelques initiatives mobiles ou sociales. Charge à la DSI d’unifier l’ensemble des services, sinon les informaticiens seront marginalisés affirme Gartner.
Acceptation totale
Dans la foulée, la DSI doit accepter pleinement le Shadow IT. Le Shadow IT est la situation dans laquelle les responsables business achètent, possèdent et opèrent des ressources informatiques sans ou avec peu d’assistance de la DSI. Or, beaucoup de services informatiques considèrent qu’ils doivent restreindre cette approche. Ce serait une attitude futile et un gâchis de talents, avertit Gartner.
Selon Gartner, le Shadow IT dépasse souvent 30% du total des dépenses informatiques. Cela va forcément augmenter, au vu de la demande pour de nouvelles Apps mobiles et de services pour assumer les opportunités numériques. La demande dépasse la capacité du service informatique à les délivrer.
Dans le même temps, les services de Cloud Computing vont mûrir. Les employés seront de plus en plus à l’aise avec ces technologies, et frustrés par le rythme de l’informatique traditionnelle. Résultat, ils seront capables de trouver tout seuls leurs propres solutions informatiques.
Cadre d’intervention
Plutôt que de combattre cette montée en puissance de l’employé compétent techniquement, la DSI doit établir un cadre fixant les cas où ce sont les employés ou les services qui utilisent leurs propres technologies, et lorsque c’est à l’informatique d’être leader. La DSI assume alors un rôle de consultant qui ne contrôle pas toutes les décisions sur les technologies pour le business.
De plus, afin de répondre aux besoins très évolutifs, la DSI doit adopter un mode à deux vitesses. Il s’agit de séparer les méthodes « lentes » et anti-risques de l’informatique traditionnelle d’un côté, et de l’autre les méthodes adaptées au numérique. Cela doit permettre de conserver la stabilité et la sécurité des infrastructures et des services critiques, tout en satisfaisant les unités business désormais au fait des nouvelles technologies.
Le secret du succès des entreprises sera alors d’accueillir et de développer les compétences numériques de leurs employés. Reste à faire en sorte que les nouvelles technologies soient adoptées volontairement par les employés plutôt que ceux-ci se sentent menacés par elles.