Le paiement sans contact ne séduit pas les consommateurs pour des raisons d’insécurité et de faible gain lors du passage en caisse. De plus, il faut pouvoir vérifier son ticket de caisse une fois chez soi. E.Leclerc se tourne désormais vers le caddy intelligent à la lumière du succès des douchettes de « scan » qui ont séduit 15% des clients.
Le paiement sans contacte ne séduit guère les clients dans les supermarchés. C’est ce que constate Michel Edouard Leclerc, PDG des centres Leclerc. Il s’est exprimé à l’occasion de l’événement organisé par Orange, sur le thème du commerce et de la distribution, le 5 Juin à Issy Les Moulineaux.
L’insécurité en cause
« Ce qu’on peut constater c’est que le consommateur aujourd’hui ne se précipite pas sur ces nouvelles technologies » reconnaît Michel Edouard Leclerc. Les raisons possibles ? « On est toujours dans une appréhension d’insécurité et finalement je ne sais pas si cette avancée qui est considérable pour le futur, si elle est aujourd’hui très différenciante » analyse le PDG.
De fait, il estime que E.Leclerc a beaucoup travaillé le passage en ligne de caisse, « c’est de plus en plus rapide » dit-il, et il y a des modes de saisies aujourd’hui qui font que les écarts de délai entre le paiement sans contact et les paiements classiques ne sont plus très différenciants.
Il y aussi la vérification du ticket de caisse
De plus, il faut voir qu’il n’y a pas que le moment de payer. « Il y aussi comment on contrôle son ticket, qu’est-ce qu’on emporte avec soi à la maison, comment on voit si on s’est fait avoir, si la caissière était tête en l’air ou si l’enseigne était un voleur, etc… En fait, aujourd’hui les clients ne plébiscitent pas, ou en tout cas ne ils se précipitent pas sur le paiement sans contact » relève-t-il. Il considère toutefois que « le paiement sans contact c’est une formidable révolution pour tout ce qui est achat fréquent, et qui est considérable. »
Pour l’avenir, il estime qu’il y aura un jour où on ne passera plus en caisse pour payer. Le PDG prend l’exemple des sociétés d’autoroute, « cela ne pose aucun problème. » Mais dans ce cadre, la révolution serait plutôt un nouvel objet : le caddy intelligent.
Le caddy intelligent
« Ce qui marche très bien, ce vers quoi on va aller peut-être, c’est le caddy intelligent » indique-t-il. Il prend pour exemple les petites douchettes qui permettent avant d’arriver en caisse afin de savoir où l’on en est de ses dépenses. « ça c’est très positif, c’est 15% ou 16% du chiffre d’affaires, c’est 15% des consommateurs qui utilisent les douchettes » dit-il.
« Ensuite, ils passent en caisse sans avoir l’impression de se faire avoir, c’est eux qui ont composé leur panier en même temps ça c’est très bien » se félicite-t-il. Et c’est ce type de profil de consommateurs qu’il voit ne plus passer en caisse. « Je pense que ce sera dans la logique des choses » dit-il. « Quant aux autres consommateurs, qui ne rentrent pas dans le club de ce type de comportements, ils sont plus réticents au paiement sans contact aujourd’hui, qui reste l’avenir, on est d’accord » conclut-il.
Photo, Michel Edouard Leclerc, PDG des centres Leclerc, le 5 Juin.