La Poste mise sur le Big Data, et développe trois grands projets dans ce domaine. Eco-conduite et gestion de flotte de véhicules, connaissance et orientation client sont au programme. Un défi pour un groupe qui a fractionné ses activités en entités indépendantes.
Le Big Data a le vent en poupe à La Poste. Le groupe porte actuellement trois projets Big Data sensibles en matière d’éco-conduite, de gestion de flotte de véhicules, de connaissance client et d’orientation de celui-ci sur les sites Web du groupe.
C’est ce qu’annonce Jean-Luc Rafaëlli, directeur de projets au sein de la DSI du Groupe La Poste, lors de la conférence « Big Data, au-delà de la Big Picture, comment démarrer son projet ? », le 24 juin à Paris.
Centraliser les datas des véhicules
« Le premier projet concerne la centralisation des datas des véhicules thermiques et électriques pour définir l’éco-conduite. Nous voulons aussi optimiser la flotte et la gestion de ces véhicules » déclare Jean-Luc Rafaëlli. « Une bonne partie de ces données sont saisies à la main, » précise-t-il.
« Le deuxième projet est un projet de connaissance client. L’informatique a été appelée car il s’agit d’inscrire la connaissance client dans une perspective d’analyse. Nous avons travaillé sur différentes sources d’information, » expose le responsable. De plus, « la connaissance client va de plus en plus avoir besoin du temps réel » ajoute-t-il.
Des clients en silos
Dans ce domaine, La Poste part de loin. Elle a « métiariser » ses activités. En clair, chaque activité – courrier, colis, réseau, services financiers, guichets, – gère son métier en matière de RH, comptabilité, informatique, … « On a tout métiariser, » confirme Jean-Luc Rafaëlli.
Cette « métiarisation » a des conséquences sur la connaissance client. « On a aussi métiariser le client, » reconnaît le responsable, « du coup, on ne le connaît pas trop » regrette-t-il. Qui plus est, « un même client n’est pas connu de la même façon par les différents métiers. » Il faut comprendre le contexte et la relation client pour capitaliser sur cette relation et l’enrichir, souligne Jean-Luc Rafaëlli.
La réalisation B to B d’un Data Media Live
Troisième et dernier projet, « il consiste en la réalisation B to B d’un Data Media Live. C’est une plateforme technique et fonctionnelle qui va agir selon la navigation des clients » explique-t-il.
Au final, « on est confrontés à une rupture entre ancien et nouveau monde, » analyse Jean-Luc Rafaëlli. « Avec l’internet des objets, tout ce qui correspond à la donnée, à la maintenance, on va pouvoir le faire » prévoit-il. Il attire toutefois l’attention sur la confusion qui s’installe.
« Ce qu’on appelle connaissance de la donnée, on ne sait plus ce que c’est. On ne connaît plus la donnée car on fait une confusion entre donnée, information et savoir» conclut-il.
Légende: Jean-Luc Rafaëlli, directeur de projets systèmes informatiques, le 24 juin.
Coralie Owczaruk
Coralie Owczaruk est journaliste. Elle est spécialisée dans l'évolution des objets connectés et de leurs usages.