Effet Snowden : une minorité d’Américains se protège face à l’espionnage de leur gouvernement

Une minorité d’Américains a pris des actions afin de protéger la confidentialité de ses échanges électroniques et téléphoniques face à la surveillance de leurs communications personnelles par les agences de renseignement américaines, la NSA (National Security Agency) en tête.

 Etude du PewResearch Center

C’est le constat issu de l’étude menée par le PewReseach Center. L’organisme a interrogé 575 Américains adultes entre le 26 novembre 2014 et le 3 janvier 2015. Ils sont en tout 87% à avoir entendu parler du programme de surveillance des communications par le gouvernement révélé par Edouard Snowden il y a près de deux ans.

Et ce sont en tout 30% des Américains qui ont pris des mesures afin de se protéger de l’écoute potentielle de leurs communications. Cela représente 34% de ceux qui ont entendu parler du programme de surveillance.

Modification du paramétrage

Dès lors, certains ont modifié le paramétrage de la confidentialité sur les réseaux sociaux (17% parmi ceux qui ont eu connaissance de la surveillance du gouvernement), ou évitent certaines Apps mobiles (15%), voire désinstallent certaines Apps (13%).

Ils sont 14% – toujours parmi ceux qui ont entendu de la surveillance – à préférer les communications en personne plutôt que d’employer le téléphone ou l’email. Et 13% évitent certains termes dans leurs communications internet. Les jeunes adultes, en dessous de 50 ans, sont les plus susceptibles de mettre en oeuvre ce type de réaction. Il n’y a pas de corrélation avec les opinions politiques en revanche.

Usage différent de l’email

De plus, 22% des Américains ont changé leur manière d’employer les plateformes de communication. Cela représente 25% de ceux qui ont entendu parler du programme de surveillance.

Ils sont 18% – parmi ceux qui ont entendu parler du programme de surveillance- à avoir changé leur manière d’employer leur email, 17% ont changé leur manière d’employer un moteur de recherche, 15% utilisent différemment Twitter ou Facebook, et enfin, 15% utilisent différemment leur téléphone mobile. Les réactions sont plus remarquables sur certaines actions. Ainsi, un Américain sur quatre qui a eu connaissance du programme de surveillance a opté pour des mots de passe renforcés.

Découragement devant la diffculté

Ce peu de réaction serait en fait souvent dû à un découragement devant la difficulté de la tâche à se protéger contre la puissance du gouvernement. Ils sont en effet 54% des Américains à penser qu’il est plutôt difficile de trouver les outils et les stratégies leur permettant de protéger la confidentialité de leurs appels et de leurs communications sur internet.

Ils n’ont donc pas recherché de moteur de recherche qui ne conserve pas les traces des requêtes, ni des outils de chiffrement tels que PGP, ou des outils de navigation en toute confidentialité sur internet, (Donottrackme ou Blur, Privacy Badger), pas plus que l’usage de serveurs proxy ou d’outil d’anonymisation comme Tor.

Les Républicains moins convaincus

Au bout du compte, les Américains commencent à douter que les programmes de surveillance servent le bien commun de leur nation (à 61%). A l’inverse, 37% pensent que cet espionnage est positif. Etonnamment, ce sont plutôt les Républicains, et non les Démocrates, qui ont perdu la foi dans ce programme d’espionnage.

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