La pression sur Facebook à cause du boycott d’importants annonceurs tels qu’Unilever amène Mark Zuckerberg, PDG du réseau social à annoncer qu’il révise ses règles en matière de publication de contenus sur sa plateforme.
Les contenus litigieux selon Facebook seront désormais étiquetés
Le dirigeant défendait jusqu’alors une position plutôt en faveur de la liberté d’expression et de la neutralité vis-à-vis des contenus publiés, refusant par exemple de signaler ou de censurer les propos du Président Donald Trump. Twitter pour sa part ne se gêne pas pour mettre le Président des Etats Unis à l’index, prenant ainsi position dans le débat politique. Désormais, Facebook va étiqueter les contenus qu’il considère problématiques et supprimera les publications dont il pense qu’elles incitent à la violence, même quand ces contenus proviennent d’un responsable politique. Les publicités incitant à la haine seront mieux régulées. Le tout se déroule sur fond d’élections présidentielles aux Etats-Unis et de prises de positions à la suite de la mort de George Floyd.
Mark Zuckerberg a publié les nouvelles règles de publication sur le réseau social le 26 juin
Facebook supprimera également les messages qui peuvent intimider les personnes et les empêcher d’aller voter. Le PDG en profite pour défendre son action et souligner qu’une étude de l’Union Européenne montre que Facebook supprime plus de messages de haine que Twitter et Youtube. « Nous avons énormément investi à la fois dans des systèmes d’intelligence artificielle et dans des équipes de relecteurs, ce qui fait que nous identifions près de 90% des discours de haine et que nous les supprimons avant que quiconque ne nous les signale, et nous continuerons à engager les ressources nécessaires pour nous améliorer » déclare-t-il.
Une plus grande liberté d’expression pour les particuliers
Par ailleurs, le dirigeant défend la liberté d’expression et différencie les contenus personnels des contenus publicitaires. « Nous pensons qu’il est d’intérêt public d’autoriser une plus large gamme de liberté d’expression dans les publications des utilisateurs que dans les publicités payantes ». Il rappelle que Facebook limite déjà certains types de contenu dans les publicités, mais il veut en faire plus pour interdire un langage diviseur et incendiaire qui sème la discorde. Facebook interdit désormais une catégorie plus large de contenu haineux dans les publicités.
« Nous élargissons nos politiques pour mieux protéger les immigrants, les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile«
Mark Zuckerberg annonce que Facebook va commencer à étiqueter des contenus qu’il juge digne d’intérêt pour le public mais qui sinon auraient violé ses règles. « Souvent, voir les paroles d’un homme politique est d’intérêt public, et de la même manière que les médias rapporteront ce que dit un politicien, nous pensons que les gens devraient généralement pouvoir le voir par eux-mêmes sur nos plateformes » déclare-t-il. Facebook signalera ces contenus à ses utilisateurs.
Un contenu signalé servira à ce que les gens puissent le condamner
« Nous autoriserons les gens à partager ce contenu afin de le condamner, comme nous le faisons avec d’autres contenus problématiques, parce que cela fait partie de la manière dont nous discutons de ce qui est acceptable dans notre société, mais nous ajouterons un signe pour dire aux gens que le contenu qu’ils partagent peut potentiellement violer nos règles » déclare Mark Zuckerberg. En revanche, il n’y aura pas d’exception pour les contenus qui incitent à la violence ou à priver les gens de leur droit de vote. Ils seront supprimés même s’ils sont émis par des politiques.
« Nous retirerons un contenu si nous déterminons qu’il peut conduire à la violence même s’il vient d’un membre du gouvernement«
« Je m’engage à faire en sorte que Facebook reste un endroit où les gens peuvent discuter de questions importantes, car je pense que nous pouvons faire plus de progrès quand nous nous écoutons les uns les autres » ajoute-t-il. « Je suis optimiste dans notre capacité à progresser en matière de justice raciale tout en maintenant nos traditions démocratiques autour de la liberté d’expression » conclut-il.
Si vous voulez vraiment tout comprendre à la campagne de boycott publicitaire qui vise Facebook il faut savoir que de nombreuses marques comme Coca-Cola ont rejoint, depuis un certain temps, les idées du parti démocrate américain qui non seulement est en pré-campagne électorale mais surtout mène avec ardeur des actions contre les discours violents ou racistes, en particulier sur les réseaux sociaux et il se pourrait bien que critiquer Facebook soit un moyen pour ces marques, surtout pour celles qui en ont bien besoin comme Coca-Cola, d’améliorer leur image. Mais ce qu’il y a d’amusant c’est que Facebook, comme presque tous les GAFAM, est lui aussi tout acquis aux idées du parti démocrate américain mais que peut-être à cause de ses 2,6 milliards d’utilisateurs il semblerait qu’il ait des difficultés à contrôler tous les messages ou des réticences à le faire peut-être parce qu’il craint qu’un nombre très important de comptes fermés ne soit préjudiciable à sa réputation. On a donc un boycott publicitaire de la part de marques pro-démocrates contre un réseau social pro-démocrate. De là à croire que tout est « mis en scène » il n’y a qu’un pas mais alors cela signifierait que l’on se moque des gens, ce qui n’est raisonnablement pas possible.