Fusion informatique d’ici 1 an et demi pour Société Générale et Crédit du Nord

Société Générale et Crédit du Nord doivent former une seule banque en 2025. La banque annonce que la fusion informatique interviendra au premier semestre 2023. La nouvelle banque ainsi formée aura un seul réseau d’agences, un seul siège, et un seul système informatique.

L’ensemble servira près de 10 millions de clients et emploiera 25 000 personnes en 2025. Le maillage territorial sera assuré par 1450 agences dans les mêmes villes qu’aujourd’hui. Ce sera 650 agences de moins que les deux réseaux actuels additionnés. Ce projet de fusion est un travail préparé avec près de 2000 collaborateurs de la banque depuis 10 mois.

La fusion informatique interviendra dans 1 an et demi

Un des défis va être l’unification des informatiques de Société Générale et de Crédit du Nord. La banque réaffirme son objectif d’être plus efficace d’un bout à l’autre de la chaîne de traitement des demandes de ses clients. Elle va passer de deux systèmes informatiques à un seul et se donne 1 an et demi pour y parvenir. Elle va également augmenter son investissement dans la data et l’intelligence artificielle. Cela doit permettre d’accélérer la transformation digitale de son modèle. « La fusion va nous aider à investir davantage dans le digital. Aujourd’hui, on divise nos investissements sur deux systèmes informatiques, demain on les concentre sur un seul » explique Sébastien Proto, directeur général adjoint en charge des réseaux Société Générale, qui commentait la fusion sur le plateau de BFM Business.

La cible est de 30 % de ventes totalement digitales en 2025 sur les produits éligibles

Côté digital, la cible est de 30 % de ventes totalement sur internet en 2025 sur les produits éligibles à ce type de vente. La banque va procéder à l’enrichissement permanent de l’application mobile Société Générale. Afin d’améliorer l’efficacité des opérations dans les back offices, les équipes vont être spécialisées par nature d’opérations, et le nombre de sites de traitement va passer de 24 à 13. La banque veut être dans le top 3 de la satisfaction client en s’adaptant davantage aux besoins spécifiques de chaque catégorie de clients.


Pour cela, la banque va renforcer les expertises de ses banquiers ainsi que la qualité du parcours en agence, au téléphone et l’expérience digitale. « Notre projet est fondamentalement un projet de développement et de satisfaction client. Nous voulons créer un nouveau champion sur le marché français au service de 10 millions de clients » annonce Sébastien Proto.  « Un impératif pour nous est d’anticiper toutes les tendances de fond, tout le changement qui est à l’œuvre, notamment l’évolution du comportement de nos clients. Et d’appliquer quelques principes très clairs auxquels on tient, notamment le fait d’avoir une banque plus forte en région, avec des circuits de décision plus courts » poursuit-il.

Un accroissement du nombre de 15% des téléconseillers

La nouvelle banque veut proposer des circuits courts pour des prises de décision plus rapides pour ses clients. Beaucoup de décisions devront être prises au niveau régional, et la plupart du temps au niveau de l’agence et des centres d’affaires. La banque va augmenter de 15% le nombre de ses conseillers en centres d’appels afin d’être plus facilement joignable à distance. L’amplitude d’ouverture des agences sera plus importante. « On va augmenter de +15% le nombre de banquiers qui répondent au téléphone. C’est un enjeu majeur, un client quand il appelle sa banque la première chose qui l’intéresse c’est qu’on lui réponde très vite » insiste Sébastien Proto.

Pour les particuliers, la promesse est d’avoir des conseillers en agence plus disponibles et plus experts

La banque veut s’adapter aux besoins spécifiques de ses clients. Le modèle relationnel proposera davantage d’expertises et des parcours de qualité en agence, au téléphone et par les canaux digitaux. Il y aura des dispositifs propres à chaque catégorie de clients. Pour les clients particuliers, il y aura plus de digital au quotidien avec notamment l’application mobile de Société Générale ; la promesse de conseillers en agence plus disponibles, centrés sur l’expertise et disposant d’une capacité de décision renforcée ; le développement d’une nouvelle plate-forme à distance destinée aux clients consommant essentiellement des services de la banque au quotidien.

Pour les clients professionnels, il y aura la généralisation du conseiller unique, gérant à la fois les besoins relatifs à la vie professionnelle et à la vie privée du client et la mise en place de conseillers spécialisés pour les TPE et les professions libérales. Pour les clients patrimoniaux, il y aura la création d’une nouvelle banque patrimoniale avec un service relationnel et une offre de produits inspirés de la Banque Privée. Pour les clients de Banque Privée, il y aura un renforcement des dispositifs en région avec une augmentation des sites pour recevoir et accompagner les clients.

Une plateforme bancaire ouverte

La banque veut être globalement plus offensive commercialement, et en particulier sur ses priorités en matière d’épargne et d’assurance protection, en augmentant ses équipes d’experts dans ces domaines. Société Générale annonce qu’elle continuera de promouvoir une stratégie de plate-forme ouverte afin d’accueillir les offres de partenaires externes à l’instar de sa nouvelle offre d’épargne en architecture ouverte.

« Notre stratégie est d’être fort sur les deux modèles de banque de détail, avec agences et totalement digitale »

« Notre stratégie est d’être fort sur les deux modèles de banque de détail. Il y a un modèle avec des agences. C’est celui que l’on fusionne aujourd’hui. Les agences ne disparaîtront pas. Leur nombre sera moins important. Les clients qui viennent en agence veulent ce temps d’échange humain et d’expertise » commente le DGA. « Et il y a un modèle de banque totalement digitale, c’est Boursorama, nous sommes numéro 1 sur le marché. Nous avons gagné 600 000 clients en 2020 et Boursorama a franchi le cap de 3 millions de clients. Nous sommes la seule banque sur le marché à être forte sur ces deux modèles de banque de détail » dit-il.

Avec la mutualisation des points de vente, la banque tient à souligner que pour un client du Crédit du Nord, le nombre de points de vente à sa disposition sera trois fois plus important demain, passant de 650 agences à 1450 agences, et pour un client Société Générale ce sera +15%. « On regroupe des agences, mais le client en bénéficie » insiste le DGA. Par ailleurs, on relève que le budget formation s’élève à 100 millions d’euros lors de cette fusion. « C’est un budget extraordinaire par rapport à ce que l’on faisait jusqu’à présent chez Société Générale » pointe Sébastien Proto. « Cette fusion est une grande opportunité pour nous de repenser le modèle et d’être beaucoup plus impactant demain sur le marché français » conclut-il.

Face au plan annoncé de fermetures d’agences et de suppression de postes, les négociations n’ont servi à rien, s’énerve pour sa part le syndicat FO de Société Générale. Le syndicat pointe la méthode employée par la Société Générale et Crédit du Nord. La fusion des deux banques a été annoncée il y a 1 an, des négociations ont été lancées avec les syndicats et au final les résultats sont les mêmes constate FO, c’est-à-dire la fermeture de 600 agences et la suppression de 3700 postes d’ici 2025, ce qui était déjà prévu à l’époque. La méthode est également critiquée. L’annonce du plan aux salariés a été faite par email envoyé à 7 h 34 du matin, en même temps que la publication du communiqué de presse.



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