Comment gagner alors que l’on est mené 8 à 0 dans une compétition qui se joue en 9 manches gagnantes ? « Il faut définir de petites étapes et les gagner. Cela crée de la confiance » c’est le secret du succès du Team Oracle USA qui a remporté la coupe de l’America en septembre dernier alors que l’équipe était à une manche de tout perdre.
C’est Philippe Presti, coach français d’Oracle Team USA qui a détaillé comment il a procédé avec l’équipage et les ingénieurs. Il a pris la parole en ouverture d’Oracle Day qui s’est tenu le 12 Novembre à Paris. Philippe Presti était sur l’eau durant la compétition. A terre, il a structuré les briefings et l’acquisition des données. Il assurait les briefings de l’équipage et des ingénieurs.
Chaque progrès donne de la confiance
« Je présentais les forces de notre concurrent et nos forces » résume-t-il. « Nos concurrents utilisaient mieux que nous le bateau pour remonter au vent. Il fallait progresser et les progrès ont donné de la confiance, 200 personnes travaillaient jour et nuit » précise-t-il. Une tâche d’autant plus difficile que l’équipe a eu pas mal de soucis, un mât cassé, des problèmes avec les arbitres, …
Il indique la répartition des rôles. « James Spithill, le skipper de Oracle Team USA, donnait de formidables conférences de presse, où il exposait les valeurs, la vision, … Et Russel Coutts était chargé par Larry Ellison, de l’organisation pendant les épreuves. Larry Ellison, est un passionné de bateau, et il était un fervent supporter. Les téléphones ont bien du chauffer quand il a été question de changer de tacticien. »
Se fixer des objectifs simples et concrets
Philippe Presti détaille sa méthode de coaching. « On était mené 6 à moins 2. Il fallait se fixer sur des objectifs concrets. Le plus important, c’est toutes les étapes, des objectifs les plus simples » dit-il. « On a l’habitude de se moquer des footballeurs quand ils disent ‘Prendre les matchs les uns après les autres’, mais c’est exactement cela. Chaque départ de course, chaque action, c’est de la confiance que l’on acquière. Mon objectif, c’était de définir les petites victoires de l’équipe et de chacun des marins. Et même quand on perdait les manches, je disais il faut tout donner, car ces éléments là vont nous aider par la suite » complète-t-il.
300 capteurs surveillés sur le bateau et 5 caméras …