La cuisine sera connectée. Les principaux produits de Seb, leader de l’électroménager, seront connectés d’ici un an à un an et demi. C’est ce qu’annonce Philippe Crevoiiser, directeur général de l’activité cuiseur du Groupe Seb. Il a répondu aux questions de la Revue du Digital, le 20 Janvier lors de l’événement Web2business 2015 à Paris.
Adoption progressive
Pour une fois, les sociétés françaises sont crédibles, dans ce domaine de la cuisine et de la gastronomie face aux Américains et aux Coréens, pour autant, l’adoption par les utilisateurs sera progressive.
« Les produits connectés vont être les principaux produits du groupe Seb. Tous les blockbusters en quelque sorte, du groupe Seb, à horizon de 1 an à 1 an et demi vont être des produits connectés. On parle de Cookeo, l’auto cuiseur cocotte minute, de Actifry, notre friteuse sans huile, de Compagnon, notre robot chauffant. Tous ces produits seront à terme des produits connectés » déclare Philippe Crevoisier.
Des produits qui vous comprennent
Dans cette évolution, selon Seb, l’avantage pour le consommateur c’est que les produits vont devenir intelligents et discuter avec lui. « Le consommateur va s’attendre à ce que le produit comprenne beaucoup mieux son niveau de culture en cuisine, qu’il lui propose des choses qu’il est capable de faire, qui correspondent à ses goûts, éventuellement à ses pathologies » décrit le directeur général.
Selon Philippe Crevoisier, il va y avoir une phase d’éducation « très très importante », non par rapport à la technologie, mais par rapport à l’usage. « Quand nous avons commencé à réfléchir aux produits connectés au début, nous avons imaginé des usages relativement complexes » reconnait-il.
Des débuts très simples
En fait, ce qui va se passer va être l’inverse. « Cela va commencer par être très simple. Cela va se complexifier au fur et à mesure que le consommateur va s’habituer à interagir avec son produit, qu’il aura plus de confiance vis-à-vis des données, plus de confiance par rapport à ce que l’on peut attendre de cette expérience avec l’appareil, cela va être très progressif » estime-t-il.
A partir de cet univers connecté, Seb va pouvoir proposer un grand nombre de services. Seb n’est toutefois pas capable de proposer lui-même tous ces services, et n’a d’ailleurs pas volonté à proposer tous ces services.
Une plateforme centrale culinaire ouverte
Seb va collaborer avec d’autres acteurs du monde de la cuisine. « Tout cela va se faire à partir d’une plateforme, une plateforme ‘culinaire’ qui s’appelle Open Food System. Ce système devra être ouvert à d’autres acteurs, de grands acteurs de l’agro-alimentaire, mais également des startups pour proposer des services à toutes ces personnes qui cuisinent tous les jours » espère Philippe Crevoisier.
Ce canal de l’objet connecté permettra entre autres de générer des revenus liés à la publicité, comme la promotion d’un vin pour accompagner un plat, mais pour Seb l’objet principal n’est pas la publicité, mais les services proposés et les revenus associés à ces services.
Un business modèle possible
« Il y aura cependant des possibilités d’adjoindre des messages publicitaires, si le consommateur est d’accord, afin de rentabiliser le service. C’est un business modèle possible » réfléchit Philippe Crevoisier.
Face à la concurrence, il estime que l’avantage c’est que Seb est déjà dans la cuisine, auprès de millions de consommateurs. « Notre deuxième avantage, c’est que nous sommes Français et pour une fois, c’est une chance, quand on parle cuisines et gastronomie, on est crédible. Les concurrents coréens ou américains, pour une fois, seront un peu moins crédibles que nous » conclut Philippe Crevoisier.