Il faut réellement stopper le syndrome du POC pour le POC de la part des groupes du retail vis à vis des startups. C’est ce sur quoi Laurent Foiry, Partner chez Spring Invest attire l’attention.
Les relations s’améliorent
Il reconnaît cependant que les relations entre les startups et les grands groupes dans le retail s’améliorent. Il a pris la parole lors de l’événement Totem Retail Tech organisé par la BPI, la banque publique d’investissement qui finance les startups du Retail, le 9 novembre, à Paris.
Il rappelle que le syndrome du POC (Proof of concept, la preuve du concept) a été observé depuis quelques mois avec beaucoup de retailers de taille relativement importante en général.
Ces groupes « font des POC relativement simplement et facilement, sur des budgets qui sont parfois relativement significatifs, » décrit-il. Ce qui est plutôt positifi a priori, puisqu’il reconnaît que c’est du carburant pour les startups et que cela permet de tester, d’apprendre et d’avoir les premières références clients.
Le POC pour montrer qu’on innove
Mais cela ne suffit pas. « Malheureusement parfois ces POC n’ont pas de suite non pas parce que la solution ne répondait pas à un besoin, mais parce qu’on est tombé dans le syndrome du POC. Il s’agit de faire un POC seulement pour montrer qu’on innove, » regrette-t-il. Il estime que les choses commencent à s’arrêter un petit peu aujourd’hui, « mais on l’a quand même vécu ces derniers mois et c’était un petit peu dérangeant, » dit-il avec beaucoup de précautions.
« Il y a pire que le syndrome du POC, il y a le syndrome du POC gratuit, » rajoute pour sa part Romain Vidal, Venture Capitalist pour CapHorn Invest, présent lors de la même table ronde. Il va encore plus loin et pointe les « nombreux parasites » qui viennent perturber le secteur même s’il relève lui aussi l’amélioration notable dans les relations entre les grands groupes et les startups.
Il estime que des sociétés se présentent « comme ayant des solutions pertinentes, qui en fait n’en ont pas, » et « un certain nombre d’acteurs qui se lancent parce qu’il y a une opportunité dans toute forme de conseil, de sourcing et de notation de startups, » dit-il.
Des initiatives qui se perdent
Il poursuit. » Je n’ai pas la prétention de dire que l’on a un métier difficile, mais ce n’est pas pour rien que nous passons toutes nos journées à sélectionner, sourcer les startups dans lesquelles on pense qu’il faut investir parce qu’elles valent le coup, » tranche-t-il. Il regrette qu’une mauvaise sélection de startups aboutisse à des expériences décevantes qui découragent les équipes, à des initiatives qui se perdent dans les organisations des retailers et mène également au syndrome du POC tant décrié.