La blockchain donne un coup de vieux aux RH traditionnelles

Travailler en commun et récompenser de manière équitable chacun des contributeurs à un projet, c’est ce que permet l’effet facilitateur de la blockchain. Les premières plateformes arrivent. 

Grâce à la technologie blockchain de nouvelles plateformes de gestion des Ressources Humaines peuvent désormais émerger,  fondées sur la gamification et la réputation.  Des sociétés telles que BackFeed ou Colony proposent des plateformes de ce type qui ouvrent la porte à de nouveaux modes de management plus équitables.

Engager les salariés et mesurer

Depuis des années, les RH cherchent à générer de l’engagement et à mesurer la participation de chacun. La blockchain facilite l’émergence de plateformes qui reconnaissent chacun selon ses apports.

Sur ces plateformes, on indique clairement les règles du jeu, on mesure ou on motive chacun à collaborer et à s’impliquer dans les projets. Et, ces plateformes donneront un aperçu infalsifiable de chaque communauté et de son fonctionnement.

C’est aussi un excellent outil de responsabilisation et « d’autonomisation » des équipes, qui permet de prendre des décisions en commun. Par exemple, sur la plateforme Github, qui réunit 12 millions de développeurs, on peut décider d’un « merge de branches » ou prendre une décision sur un document écrit en commun et décider qui doit l’appliquer.

Récompenser de manière équitable

La blockchain est ainsi au cœur de nombreux projets innovants permettant d’organiser et de mesurer la collaboration, puis de récompenser de manière équitable ceux qui ont participé.

Avec le temps, ces plateformes affinent les profil des participants et calculent un score de « réputation », de manière algorithmique et validée. Ces plateformes permettront la création de nouveaux types d’entreprises extrêmement agiles et compétentes, et aussi de nouveaux modes de recrutement qui ne soient plus uniquement basés sur le CV ou le nom de l’école.

En particulier, la société BackFeed développe des algorithmes basés sur le consensus. Elle impose qu’au moins 50% des participants se mettent d’accord avant qu’une décision ne soit prise.

Payé en Nectar

D’autres, comme Colony, pense qu’il est parfois trop onéreux de rechercher un consensus pour chaque décision.  Elle a porté son effort sur la gamification afin de permettre à une communauté décentralisée (ou DCO Decentralized Collaborative Organization), nommée dans ce cas une colonie, de fonctionner.

Dans Colony, les éléments clé de la gamification sont la Colonie, c’est l’organisation décentralisée ; le Pollen est la monnaie virtuelle qu’on dépense pour créer sa colonie, et lancer ses projets ; le Nectar est la monnaie virtuelle que l’on gagne lorsqu’on participe d’une manière ou d’une autre aux travaux de la colonie.

En pratique, toutes les dix minutes quinze Nectars sont créés. 70% de ces Nectars sont transférés dans la réserve centrale de la plateforme pour payer les personnes qui s’impliquent. 30% de ces Nectars sont distribués à tous les membres de la plateforme en fonction de leur effort de collaboration passé.

Gamification et réputation

Au final, les communautés vivent selon les règles de la confiance et de la récompense de chacun de leurs membres. Ou plus, techniquement, les règles d’une communauté sont basées sur deux éléments clés : la gamification et la réputation. La gamification ce sont les règles d’engagement, d’obtention et de pertes de points. La réputation quant à elle, doit être basée sur des faits mesurables et certifiés.

Des sociétés se spécialisent dans la création d’algorithmes dédiés à la gestion (invisible) de ces communautés (ou DCO), en utilisant la blockchain.

Pour un individu, l’enjeu est de garantir la permanence, l’intégrité et l’interopérabilité de ses actifs et de sa réputation. Pour une organisation, il s’agit de garantir la transparence et la résilience des mécanismes de distribution de valeur et de gouvernance. Bref, des RH nouvelle génération.

Les plateformes et les communautés décentralisées DCO

« Les plateformes remplacent les hiérarchies de managers par des réseaux plats, coordonnés par du logiciel, » selon Tim O’Reilly .

Ces plateformes permettent désormais la mise en oeuvre d’organisations collaboratives décentralisées (DCO ou Decentralized Collaborative Organization), qui sont des « associations libres d’individus au sein de communautés ouvertes, poursuivant un même objectif et fonctionnant selon des règles définies collectivement ».

Et ces règles sont basées sur deux éléments clefs : la gamification (les règles d’engagement, d’obtention et de pertes de points) et la réputation (qui doit être basée sur des faits mesurables et certifiés).

On peut également se tourner vers  la présentation de Philippe Honigman, « La blockchain et l’avenir du travail ». Cette présentation permet de faire le lien entre la notion de travail et de hiérarchie et la notion de plateforme (à base de blockchain)

 

 

William El Kaim

William El Kaim est expert reconnu de la transformation digitale. Consultant indépendant, et auteur pour la Revue du Digital, il a exercé les responsabilités de "Marketing Technology Director" dans le domaine du voyage d'affaires. Il a contribué à l'invention de multiples concepts et produits digitaux, ainsi qu'au déploiement réussi d'un réseau social d'entreprise.

Une réaction sur “La blockchain donne un coup de vieux aux RH traditionnelles” :

  1. Maintenance informatique

    A mon avis, cette nouvelle forme de gestion des ressources humaines est un moyen qui permet de juger les gens en fonction de leurs véritables compétences et non par ce qu’ils disent ou pensent être. En fait, même si on a fait des études dans des grandes écoles, on ne peut pas toujours avoir l’intelligence des élites. Le domaine de l’informatique en est une preuve. Les pirates informatiques sont actuellement des jeunes personnes autodidactes et pourtant parviennent à piraters des grandes institutions telles que les banques.

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