Finalement, le groupe bancaire BPCE va utiliser la jeune banque allemande innovante Fidor qu’il a acquise en 2016 pour développer des offensives basées sur la nouvelle réglementation PSD2 (Payment Services Directive 2) en France. Cette réglementation permet de capter les clients d’acteurs établis dans le marché des services financiers et pour la BPCE de séduire les clients de ses grands concurrents.
Un modèle d’activité basé sur PSD2
« Nous allons lancer un modèle d’activité basé sur PSD2 » annonce François Pérol, Président de BPCE (Banque Populaire Caisse d’Epargne). Il a pris la parole lors du Paris Fintech Forum, le 31 janvier. « Ce ne sera pas une banque en France dans la première étape. Nous pensons que nous pouvons faire l’essentiel de notre activité dans le modèle PSD2. Ce sera moins coûteux et il n’y a pas besoin de licence bancaire. Pas besoin non plus d’équipe en charge des risques, de la conformité, etc, » ajoute-t-il.. La réflexion sur l’usage de Fidor en Europe est en cours. La question se pose sous la forme « l’utilisons-nous comme une banque ou comme un modèle PSD2, » complète le dirigeant.
PSD2 est présenté comme une opportunité. « La régulation s’applique à tout le monde, tout le monde peut l’utiliser. Si vous êtes une grande banque, une Fintech, vous pouvez l’utiliser. PSD2 est une opportunité pour les banques, » résume François Pérol. « Il est stratégique pour une banque comme nous d’être capables de développer différents modèles économiques en même temps, » dit-il.
La BPCE mène ainsi sa stratégie de banque de détail, « en fournissant des conseils à nos clients, » décrit le dirigeant et dans le même temps, « la BPCE peut faire quelque chose de totalement différent qui est PSD2 en essayant d’utiliser les nouvelles opportunités ouvertes par la réglementation, » termine-t-il.
Risque de désintermédiation pour les banques
Avec la directive européenne PSD2, les entreprises peuvent dés-intermédier les banques en se plaçant entre elles et leurs clients, autrement dit, en faisant comme Uber entre les clients et les véhicules de transport et en captant les clients des compagnies de taxis classiques.
La directive européenne PSD2 intime à partir du 1er janvier 2018 à toute entreprise qui fournit et conserve des informations sur des comptes clients de les rendre accessibles à des tiers, notamment à des prestataires de paiement mobile, sous réserve que le client leur en ait donné l’autorisation. Une telle mesure contraint les banques à ouvrir à des tiers l’accès aux données de leurs comptes clients via des interfaces de programmation applicative (API).