Les interfaces vocales montent en puissance. Face au phénomène, la Cnil propose un livre blanc qui décortique les dangers, les atouts, les mythes et les règles qui s’appliquent à ces dispositifs.
Instaurer la confiance avec les utilisateurs
La Cnil dégage 4 principes que les entreprises devraient suivre lorsqu’elles veulent déployer ce type d’interface, si elles veulent instaurer la confiance nécessaire à l’adhésion des utilisateurs. Ces 4 principes ont été exposés par Marie-Laure Denis, Présidente de la Cnil, le 7 septembre. Premier conseil, la Cnil recommande au fournisseur de service vocal de bien utiliser les points de friction existant dans le fonctionnement avec l’utilisateur final. Ce que la Cnil appelle curieusement « entretenir les frictions désirables ».
Il faut conserver des moments de choix ou de paramétrage plutôt que de focaliser sur une expérience sans couture
Deuxième conseil, il faut privilégier le local au distant. C’est-à-dire, qu’il faut mettre autant que possible des modalités et du traitement des données directement dans le dispositif vocal final, ce qui confère à l’utilisateur une meilleure maîtrise de ce qui se passe et constitue un facteur de confiance et d’acceptabilité.
Mettre l’utilisateur aux commandes
Troisième demande de la Cnil, il faut assurer des moyens de contrôle à l’utilisateur. Il faut lui permettre de comprendre et de maîtriser les usages qui sont faits de ses données et de paramétrer le fonctionnement du dispositif vocal selon ses choix. L’usage des données ne doit pas être invisible.
Il faut s’adapter au média vocal afin de présenter l’information à l’utilisateur
Au passage, la Présidente de la Cnil rappelle que la voix relève de l’intime – qu’il existe un droit à la voix comme il existe un droit à l’image – et que l’on peut tirer des informations personnelles de la voix, des informations soumises au RGPD. « On peut ainsi déduire l’âge, le sexe, le niveau socioculturel et l’état de santé d’une personne » liste Maire-Laure Denis. Enfin, si les interfaces vocales ont progressé, elles demeurent relativement limitées et l’on est encore loin d’une interface réellement conversationnelle.« Ce qui manque c’est le NLU, le Natural Language Understanding, la compréhension du langage naturel » conclut Laurence Devillers, professeur en intelligence artificielle au CNRS.