La fraude sur les paiements sur internet est à la baisse de plus de 20% en 2021. Elle atteint désormais 0,196%. C’est ce que montrent les chiffres publiés par l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiements, présidé par le gouverneur de la Banque de France. L’Observatoire se félicite de cette baisse de la fraude et y voit l’impact de la généralisation de l’authentification forte en 2021.
En 2021, il y a eut 1,2 milliard d’euros de fraude
En France, la fraude aux moyens de paiement s’élève à 1,2 milliard d’euros en 2021. Il y a eut 28 milliards de transactions en France pour 42 000 milliards d’euros échangés en 2021. Dans le détail, l’Observatoire indique que le taux de fraude à la carte bancaire diminue fortement pour s’établir à un niveau proche de son plus bas historique, à 0,059%, avec les retraits sur les distributeurs inclus.
La fraude au paiement par carte bancaire au point de vente est de 0,011%
En ce qui concerne internet, l’Observatoire estime d’ailleurs que les paiements ont commencé à bénéficier des effets du déploiement de l’authentification forte, qui a été effectué au cours de l’année 2021. L’authentification forte a permis de réduire fortement la fraude tout en accompagnant une croissance du e-commerce supérieure à 20%, déclare l’Observatoire.
Les acteurs du paiement déploient des outils d’évaluation du risque
Les paiements authentifiés contribuent à la baisse de la fraude, avec un taux de fraude moyen de 0,1%. Quant au taux de fraude sur les transactions bénéficiant d’une exemption prévue par la réglementation, il est de 0,07%. « Cela témoigne de la qualité des outils d’évaluation du risque déployés par les acteurs du paiement » estime l’Observatoire.
Le chèque reste l’instrument de paiement le plus fraudé
Le taux de fraude affiché de 0,079% tient compte du retraitement de ces fraudes déjouées, qui est intégré pour la première fois dans les statistiques de l’Observatoire. Enfin, les instruments de paiement SEPA – virement et prélèvement – restent les instruments de paiement les moins fraudés, avec un taux de fraude de l’ordre de 0,001%.
Les virements instantanés ont un niveau de fraude équivalent aux paiements par CB
À l’instar des paiements par carte bancaire, les opérations de banque en ligne ou par application bancaire bénéficient de la mise en place de l’authentification forte et de dispositifs de scoring du risque. Le taux de fraude est stable sur les virements instantanés à 0,045%. C’est un niveau de fraude équivalent à celui des paiements par carte bancaire en France.
On observe le développement de fraude par « manipulation » des clients
Pour le futur, l’Observatoire recommande le recours à des solutions sécurisées d’identité numérique en complément de l’authentification forte pour sécuriser les opérations de paiement. Cela permettrait également de renforcer le niveau de confiance lors des opérations sensibles en ligne, connexes au paiement telles que l’ouverture d’un compte client, le changement de téléphone, de coordonnées bancaires, etc.
La carte bancaire dépasse le chèque en termes de montants payés
Par ailleurs, il faut relever que pour la 1ère fois, la carte bancaire dépasse le chèque en termes de montants payés. La carte bancaire monte à la 3ème place des instruments de paiement en montants. Elle se place derrière le virement et le prélèvement, en dehors de l’argent liquide. La carte bancaire est de toute manière l’outil le plus utilisé en nombre d’opérations au quotidien, et représente près des deux tiers (57%) du nombre d’achats.
Le paiement par téléphone mobile représente 3% des opérations par carte en magasin
L’Observatoire de la sécurité des moyens de paiements est un forum chargé de promouvoir le dialogue et les échanges d’informations entre les acteurs intéressés par la sécurité et le bon fonctionnement des moyens de paiement scripturaux en France. Il est présidé par le gouverneur de la Banque de France. Il est constitué de deux parlementaires, de représentants des administrations publiques, d’acteurs du marché des paiements et d’utilisateurs tels que des commerçants, des entreprises et des consommateurs, ainsi que de personnalités qualifiées. Il a été créé par la loi du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique.