La Poste veut un Cloud public pour les outils collaboratifs de ses 270 000 Postiers

A l’automne, La Poste entamera la sélection d’un prestataire de Cloud public pour la messagerie et les outils collaboratifs de ses 270 000 employés. L’enjeu sera d’abord managérial et social avant d’être technique. 

La Poste a décidé de recourir au Cloud public pour les services de messagerie et de collaboration de l’ensemble de ses 270 000 employés. Cela concerne l’email, la Ged, l’Audio, la webconference, la visio, la messagerie instantanée, le présentiel et le réseau social d’entreprise. Le Groupe La Poste c’est actuellement 150 000 boîtes aux lettres.

Le Cloud public est la bonne solution

La DSI est en train de préparer une consultation qui aura lieu à l’automne.  L’annonce en a été faite par Michel Delattre, DSI du groupe La Poste, lors d’EuroCloud organisé à la Tour Eiffel, le 22 Mai. « La cible est dans le Cloud public pour ce genre de solutions » estime le DSI.

« On considère que l’on trouvera dans le Cloud public les solutions et les usages dont on a besoin ». La DSI prépare une consultation du marché dans ce cadre là. « Il y a un très gros travail dans la conduite du changement autour de ce chantier. Le plus important sera l’accompagnement managérial, du haut en bas, depuis le Président du groupe jusqu’aux managers de proximité sur cette transformation. Les enjeux sont managériaux et sociaux » annonce Michel Delattre.

Une demande de la direction générale et des collaborateurs

Ces outils collaboratis répondent à des besoins cruciaux du groupe. « Comment développer la collaboration entre tous les postiers, casser les silos, c’est un enjeu de management. C’est une demande très forte de la direction générale, et des Postiers eux-mêmes » déclare Michel Delattre.  Ce besoin de collaboratif a été remonté par les équipes de terrain elles-mêmes.

« Depuis un an, nous avons fait travailler tous les postiers, par groupes de 5, c’est un travail énorme, notamment sur les conditions de succès de La Poste de demain. La première remontée par tous les Postiers, c’était mieux vendre, et la deuxième c’était mieux travailler ensemble » explique le DSI.

Un projet de transformation

Le projet est un enjeu majeur de transformation du management et de la collaboration. « On arrive à des questions d’outils. On n’a pas de réseau social à l’échelle du groupe aujourd’hui » relève Michel Delattre. La localisation des données aura une importance en fonction de la sensibilité de certaines informations.

Des économies récurrentes significatives sont attendues, ainsi qu’un périmètre fonctionnel plus large et des capacités de stockage par utilisateur plus élevées. La migration vers cette nouvelle plateforme sera un travail non négligeable. L’intégration au système d’information existant sera capitale, avec une synchronisation de l’annuaire, une importance du provisionning et des comptes d’administration. Le chiffrement de certaines informations sera nécessaire car la messagerie transporte dans certains cas des informations confidentielles.

Photo, Michel Delattre, DSI du groupe La Poste, le 22 Mai

 

Une réaction sur “La Poste veut un Cloud public pour les outils collaboratifs de ses 270 000 Postiers” :

  1. Pascal

    Félicitations à la poste française pour ce projet ! Toutefois, pourquoi un « Cloud public » ? Faire héberger ses données dans un data centre en France est un bon départ, mais c’est insuffisant. Rendre accessible sont espace collaboratif depuis l’Internet, dans le « Cloud », c’est bien, surtout si cela implique la volonté pertinente d’y intégrer les acteurs « externes » (fournisseurs, clients et partenaires). Mais chez qui ? OVH ? Et s’ils se font racheter par un consortium en majorité sous juridiction US ? Les données résidentes en France deviendront parfaitement et « légalement » accessibles (ce qui entre et sort dans le Net étant déjà parfaitement et « illégalement » accessible par nos amis US, entre autres).
    La poste ne dispose pas de centres serveurs ? C’est une très bonne idée de se tourner vers les solutions existantes et déjà opérationnelles dans le « Cloud », afin d’établir ses besoins et ses modèles, son plan directeur. Mais par la suite, cette solution devrait à mon sens résider dans un « Cloud privé » et certainement pas « Public », à moins d’un « Cloud gouvernemental » ?
    Bon, ceci dit, il vaudrait probablement mieux un « Cloud public » en y cryptant fortement les données sensibles, qu’un Cloud privé qui sera toujours mal protégé, surtout s’il fonctionne sur des codes sources propriétaires, issus d’entreprises sous juridiction US… Si vous avez des limitations en termes de clefs de cryptage, venez donc en Suisse, nous y avons le droit de crypter « nos » informations, comme nous l’entendons. Surtout pour la France, depuis la dernière loi sur la programmation militaire votée en décembre dernier, la LPM est l’équivalent du PRISM français. En Suisse, il reste nécessaire de faire appel à un JUGE, pour lever l’accès aux données. Et si cela est crypté, le juge doit exiger la clef au propriétaire (qui bizarrement a tendance à l’oublier sous le stress, l’inconvénient de l’avantage, mais cela oriente le tribunal vers une culpabilité).
    Selon l’étendue du projet, plusieurs solutions existantes interconnectées, deviendront aussi compliquées à gérer et plus difficile à faire évoluer qu’un développement spécifique. Une approche « OPEN SOURCE » supportée par la Poste, serait alors une approche collaborative ouverte aux acteurs externes, et présenterai un potentiel autrement plus durable et constructif, qu’une solution propriétaire fermée, même si elle annonce être « ouverte ». Regardez donc les modèles utilisés au CERN ! Mais ils utilisent aussi des solutions propriétaires, avec de bons « verrous » contractuels, cela peut s’avérer durable aussi.
    Merci pour cet échange !
    Pascal Kotté, (citoyen Franco-Suisse, cofondateur ICT-A.ch et CloudReady.ch)

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