Quel est le montant des dégâts causés par une attaque informatique dans une entreprise ? Quel est le coût d’une action de groupe dans le cas de médicaments ? Quand un nouveau grand chantier va-t-il se lancer dans le monde ? Telles sont quelques unes des questions auxquelles le Big Data va répondre chez Scor, leader de la ré-assurance.
Le Big Data sert à mieux mesurer les coûts des nouveaux risques et à les anticiper pour le groupe de réassurance Scor. Quatre tests viennent d’être achevés et il faut désormais rapidement déterminer la solution technique qui sera déployée car les équipes métiers de l’entreprise sont demandeuses de cette analyse de données.
DSI de Scor
C’est ce que décrit Régis Delayat, DSI du groupe Scor et administrateur du Cigref. Il a répondu aux questions de La Revue du Digital à l’occasion du salon Big Data, le 11 mars dernier. Scor est un leader de la ré-assurance, c’est à dire qu’il assure les assureurs sur certains risques. En 2014, Scor a réalisé un chiffre d’affaires de 11,3 milliards d’euros et il emploie 2400 personnes.
Une initiative concerne en particulier l’appréciation des risques liés à la cyber sécurité. Les autres nouveaux risques à évaluer concernent les énergies renouvelables, les risques de responsabilité civile dans le cadre d’actions de groupes ou les grands chantiers qui se vont se lancer dans le monde.
Anticiper les nouveaux risques
« Nous nous servons de la donnée pour anticiper l’émergence de nouveaux risques, on peut parler de risques de cyber sécurité, ou sur les énergies renouvelables sur lesquels nous n’avons pas forcément beaucoup d’histoire de sinistralité, il s’agit de mieux tarifer ces risques, cela va dans le sens du développement de notre activité » décrit le DSI.
Les risques liés à la cyber sécurité sont des risques émergents pour Scor. « C’est un enjeu business pour un groupe comme Scor qui porte les risques. C’est un enjeu de développement de business » pointe Régis Delayat.
Mesurer l’impact des risques de cyber sécurité
Il poursuit : « mais on ne maîtrise pas l’ampleur aujourd’hui que peuvent prendre ces risques cyber, on a un petit peu de mal à développer le business. On a donc mis en place une initiative Big Data pour nous aider à collecter toutes les informations qui passent sur ce sujet du risque Cyber, et qui permet de renforcer notre connaissance, et qui vont nous permettre d’améliorer pour ne pas dire de créer, une tarification de ces nouveaux risques. »
De manière générale, grâce au Big Data, Scor peut se positionner sur de nouveaux risques, tels que les grands chantiers de construction. « Nous allons anticiper que de grands chantiers vont se créer dans tel endroit du monde, et on peut se positionner sur ces chantiers » indique Régis Delayat.
Responsabilité civile
De plus, « on peut anticiper des risques de responsabilité civile, qui vont générer des actions de groupe, sur la consommation de médicaments par exemple » ajoute-t-il.
Un des obstacles dans le cadre de ces projets concerne les contraintes réglementaires sur la localisation des données. Dans certains pays, certains types de données ne peuvent pas sortir des frontières. « On doit les stocker dans ces pays, on se prive d’une capacité de globalisation de toutes ces données en un lieu unique qui nous permettrait de manière plus facile de les accéder, de les corréler, de les analyser, de les exploiter au sens large » regrette Régis Delayat.
Intelligence économique
Scor a mis en place historiquement une structure d’intelligence économique – en s’appuyant sur une solution DigiMind – quand l’entreprise a pris conscience que toute l’information non structurée, qui était à disposition du fait de la révolution internet et de la révolution des réseaux sociaux, était une richesse qu’il fallait utiliser pour créer de la valeur.
En Big Data, Scor est en phase d’investigation. « Nous avons lancé quatre Proof of concepts, en relation avec les métiers. En « réassurance vie » et en « réassurance non vie, », qui sont les métiers de Scor » explique le DSI.
L’heure est à la décision
Sur certains types de besoins identifiés par les métiers, la DSI est allée au bout de ces investigations. « Nous avons aujourd’hui les conclusions de ces Proof of concepts, et nous sommes en mesure de décider si on va passer dans une phase plus productive » annonce-t-il.
Reste à déployer la bonne solution technique. La pression monte du côté des métiers qui sont très demandeurs d’apports autour des données. L’offre d’architecture technique est pléthorique, et il n’est pas simple de se positionner. « Ce n’est pas forcément très simple, parce que l’offre est importante, elle est chère, elle est relativement spécialisée dans différents créneaux de la chaîne du Big data, et il ne faut pas trop se tromper. On est dans une phase de réflexion, et il faut que l’on conclut assez vite » reconnaît Régis Delayat.
Trouver une solution
« Nous n’avons pas sélectionné aujourd’hui de solution de manière définitive pour construire notre architecture Big Data. Les 4 POC ont utilisé différents types de solutions. Nous sommes aujourd’hui confronté à un choix et à une décision » expose le DSI. Il faut que la DSI mette en place cette architecture techniques Big Data parce que les métiers sont très demandeurs.
Enfin, Scor doit se doter des moyens humains pour tirer la valeur de ces données et améliorer ses décisions.
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