Les DSI doivent favoriser l’innovation, valoriser l’information et participer à l’animation de projets communs avec les directions métiers et générales. Pour cela, ils doivent déléguer la gestion des infrastructures à un CTO. C’est ce qu’a présenté Sébastien Lamour, analyste chez IDC lors des Techdays.
Les DSI s’inquiètent pour la sécurité et les infrastructures du système d’information à l’heure où les nouveaux outils du numérique montent en puissance. Face à cette évolution, Sébastien Lamour, analyste chez IDC, conseille au DSI de déléguer la technique à un CTO (Chief Technology Officer) et d’endosser le rôle d’animateur de l’innovation transverse à l’entreprise. L’analyste a pris la parole lors des Techdays 2014 organisés par Microsoft à Paris, le 13 février.
Un DSI préoccupé par la sécurité
Selon l’enquête « CIO IT staffing Survey » publiée en Juin 2013 par IDC et qui a servi de support à Sébastien Lamour, le DSI s’inquiète en priorité de la sécurité, de l’architecture du système d’information et de l’accompagnement des métiers, face aux nouveaux phénomènes comme la mobilité, le social business, le Big Data et le Cloud.
Comment le DSI doit-il évoluer ? Il doit déléguer la responsabilité de la gestion de l’infrastructure et des environnements techniques à un CTO (Chief Technology Officer), estime Sébastien Lamour. Cela lui permettra de se concentrer sur son nouveau rôle qui est de favoriser l’innovation et la valorisation de l’information.
Le DSI doit participer à la mise en place de cellules transverses dans l’entreprise regroupant les directions métiers, générales et informatiques autour de projets et de thématiques communes. Le DSI doit également piloter l’évolution de l’architecture d’entreprise, selon l’enquête d’IDC.
Un besoin accru de sécurité
« Il faut passer à une DSI orientée métier et services » annonce Sébastien Lamour. Le DSI doit mettre en place un catalogue de services pour les métiers, compréhensible par le business et partagé avec lui. Il doit prévoir une hausse des budgets de sécurité – dont les coûts d’audit associés – et planifier ses besoins en compétences informatiques à court, moyen et long terme.
Côté compétences nécessaires au sein des équipes informatiques, les changements perçus par les DSI sont centrés sur les fondamentaux de l’informatique. C’est ainsi que le premier besoin identifié est celui de gérer les risques et la sécurité (62% des réponses des DSI), le besoin de disposer d’architectes d’infrastructure (42%), et un accroissement du besoin en support et en accompagnement des utilisateurs métiers (32%).
Une DSI dont les rôles vont évoluer dans les trois ans
Phénomènes moins sensibles, les DSI estiment qu’il y aura une baisse en spécialistes techniques (32%), un besoin supplémentaire de compétences juridiques (31%), ainsi que des besoins en gestionnaires de contrats auprès des prestataires (22%), des spécialistes métiers (22%) et des spécialistes en gestion de projet (16%).
Selon IDC, les dirigeants informatiques prévoient que sur 18 rôles types existant au sein d’une DSI, les compétences de 17 d’entre eux changeront significativement dans les trois années à venir sous l’effet de la transformation numérique. Les cinq rôles les plus impactés sont ceux de DSI et de manager IT, les développeurs applicatifs, les architectes d’entreprise, les gestionnaires de services et les experts en sécurité.
Photo, Sébastien Lamour, analyste chez IDC.
60 500 décisionnaires IT en France, et 700 000 informaticiens
En France, les salariés informaticiens représentent 3% de l’ensemble des salariés. IDC dénombre en tout 703 000 informaticiens professionnels. Le cabinet d’analystes distingue : les décisionnaires (60 500 personnes), les managers (52 00), les généralistes (138 000), les spécialistes des infrastructures (192 000), les spécialistes en logiciels (213 000) et les fonctions de support aux utilisateurs (47 500).