Le DSI doit intégrer la notion de plaisir et ne pas apparaître comme le donneur de règles. Il doit se transformer en architecte de données, évangélisateur de l’innovation et intégrateur des nouvelles solutions des métiers. Ce sont quelques unes des préconisations du Cigref après son déplacement au CES de Las Vegas.
Un nouveau DSI est né avec le CES 2015 de Las Vegas. Il doit vivre à l’heure du numérique et au rythme de ses innovations permanentes. C’est le conseil résolument optimiste que prône le Cigref à la suite de sa visite du salon CES 2015, le salon des nouvelles technologies grand public qui s’est tenu à Las Vegas en Janvier dernier.
Livre électronique
Le Cigref est le club qui réunit les DSI des grandes entreprises françaises. Les conclusions du Cigref prennent la forme d‘un livre électronique publié à la suite du déplacement d’une délégation de DSI lors de l’événement.
Reste que le rôle de ce nouveau DSI s’il est motivant demeure difficile à tenir. Le DSI doit intégrer l’innovation venue des métiers, tout en étant lui-même source d’innovation. Dès lors, le Cigref pousse plusieurs conseils.
Du plaisir sans règles
Tout d’abord, le DSI doit intégrer la nécessité du plaisir et de l’absence de règles. « Le monde numérique est mené par le plaisir et l’usage, et non par les processus et les règles » martèle le Cigref. Le DSI doit donner envie et il doit « ne pas rester sur une image de donneur de règles » poursuit-il. Par exemple, le BYOD (Bring Your Own Device) est une démarche qui apporte du plaisir au collaborateur mais ce plaisir n’est pas quantifiable.
Dès lors, un projet numérique est sur cette ligne. C’est du capital risque, pense le Cigref. On passe à un mode probabiliste, avec une gestion aléatoire des ruptures où la dictature du ROI (Retour sur investissement) ne doit pas créer de barrière inutile.
Intégrer les métiers dès le début de l’innovation
Autre point, le DSI peut être à l’origine des innovations, dès lors que les métiers sont intégrés dès le début de l’innovation. Dans la foulée, avec ces nouvelles missions, les développements devraient être ré-internalisés, souffle le Cigref, afin de « ré-intégrer de brillants développeurs pour ne pas se laisser distancer par la concurrence. »
Face aux nouvelles technologies, objets connectés et impression 3D, le DSI doit jouer le rôle d’évangélisateur auprès des métiers, et réfléchir à manière de traduire ces nouveautés dans les processus de l’entreprise, ainsi que dans la création de nouveaux produits et services orientés clients.
Sécurité et sûreté
Le DSI tirera sa légitimité des bases techniques, de la sécurité et de la sûreté qui sont indispensables au numérique. Il doit en outre jouer un nouveau rôle d’architecte intégrateur. Il doit intégrer toutes les solutions que la direction générale et les métiers ont pu choisir de leur côté. Il devient également le garant de l’équilibre de la gouvernance numérique, réconciliant l’existant et les nouveaux systèmes.
Autre grande évolution, la montée en puissance des plateformes et des nouveaux écosystèmes face auxquels le DSI doivent avoir leur mot à dire, estime le Cigref. Entre les géants du web et les startups des objets connectés, « les DSI doivent se positionner en tant qu’éclaireurs à la fois sur les nouvelles technologies, les usages métiers, et comme architecte des données » préconise le Cigref.
Créer des plateformes
Le système d’information peut aider l’entreprise à jouer le rôle de plateforme en s’ouvrant sur l’écosystème. Le DSI peut être le partenaire de la création de cette plateforme. Les objets connectés et les systèmes d’information ne forment qu’un seul système. Le DSI doit être l’intégrateur de cette nouvelle complexité avec l’existant, et comme point d’entrée des startups, des technologies et des SSII.
Côté client, c’est la fin de la logique où l’entreprise impose ses processus au client. La technique permet de créer la fluidité, le respect, le gain de temps, l’attention, l’écoute, l’authenticité dans le contact avec le client.
Des intermédiaires partout
A l’occasion, le compte rendu du Cigref passe parfois un peu trop vite sur des évolutions de fond des entreprises. Il pointe ainsi que le client est au coeur de tous les systèmes et dans la foulée, il relève que toutes les entreprises deviennent des entreprises B2B2C.
Une évolution qui ne va pas de soi quand on constate la lutte sans merci entre les géants d’internet et les acteurs historiques à l’instar d’un TripAdvisor qui se veut le point de passage obligé entre le client et les hôtels, face à un géant de l’hôtellerie comme Accor par exemple qui lutte pied à pied contre cette montée en puissance des intermédiaires.
Innovation continue
Enfin, au-delà de l’innovation disruptive, souvent venue de l’extérieur, le Cigref pointe la nécessité de maintenir l’innovation continue. « Tout ce qui nous entoure peut être sujet à innovation, depuis la brosse à dent jusqu’à la chaussure » conclut-il.
Photo : un casque d’immersion virtuelle présenté au salon CES Las Vegas 2015