Augustin de Romanet, le PDG d’Aéroport de Paris s’est-il voulu trop habile ? Il a joué le client mystère samedi à 7 heures du matin à l’aéroport Charles de Gaulle.
1 h 30 d’attente à l’aérogare 2E
Après s’être rendu aux terminaux 2A et 2B, il est ensuite allé aux arrivées du 2E. Devant la file d’attente, il s’est fendu d’un tweet faisant état de 1 h 30 minutes d’attente aux arrivées de l’aérogare 2 E.
« Je ne peux que dire aux passagers que je partage leur désarroi. C’est inacceptable. Le groupe ADP continue de se mobiliser pour que cela ne soit plus possible » écrit-il sur twitter le 8 novembre à 9 heures.
Reste que dans la foulée, les réactions sur les réseaux sociaux ont été sans pitié à son encontre. Le PDG a été traité de naïf, de « perché » et d’énarque incompétent et même accusé de cracher sur sa propre entreprise. Or, ce ne sont pas les services d’ADP qui sont réellement en cause dans ce retard mais la PAF (Police de l’Air et des Frontières) chargée du contrôle des passeports.
Il faut probablement plus de policiers
Et Augustin de Romanet le sait bien. « Il faudra rappeler au ministère de l’intérieur qu’il faut probablement plus de policiers » finit-il par déclarer sur la chaîne BFM TV le 11 novembre. Il venait d’abord expliquer que son tweet du samedi matin était « empathique » et qu’il ne méritait pas toute l’opprobre qui a été déversée sur lui. Et de souligner qu’il joue fréquemment le client mystère depuis 7 ans qu’il dirige ADP. La situation se serait même sensiblement améliorée au fil des ans puisqu’il indique que seulement 5% des voyageurs subissent des attentes supérieures à 20 ou 25 minutes. C’est donc paradoxalement la bonne qualité du travail d’ADP qu’il souhaitait que l’on relève.
Le PDG pointe ainsi qu’il a fait depuis 7 ans tout ce qui était en son pouvoir afin d’épauler la Police face aux flux de voyageurs en croissance constante. « Nous avons acheté des parafe [NDLR : système automatisé de contrôle des identités] et des logiciels de prévision du nombre de passagers. Nous prévoyons les temps d’attente et nous informons les policiers » décrit-il. Bref, la balle est dans le camp de l’Etat, et à quelques mois de la privatisation de ADP, le PDG remet à sa façon la pression sur les pouvoirs publics.