Une plateforme de Data Management assure la cohérence des données de l’entreprise. Mettre en place ce type de plateforme nécessite un sponsoring de haut niveau dans la durée. Le ROI sera dépendant de la complexité de la situation. C’est ce que décrit Bruno Laug, Data Management & Big Data Program Director chez Business & Decision. Il intervient lors de l’événement Informatica Day, le 2 octobre.
Question : combien de temps faut-il pour mettre en place une plateforme de Data Management ?
Bruno Laug : il s’agit d’une œuvre de longue haleine avec différentes trajectoires possibles. Les projets peuvent et doivent être lotis en itérations courtes. En trois à quatre mois, on peut imaginer constituer un référentiel de tiers, implémenter un premier jeu de règles de montée en qualité des données et alimenter ce référentiel.
Question : quel est le coût d’un projet de ce type ?
Bruno Laug : il n’existe pas de fourchette de prix dans l’absolu. Sur un périmètre restreint, on peut imaginer faire un premier projet opérationnel avec un budget de 250 000 €. Le coût va rassembler du logiciel, de l’intégration et du matériel. Les paramètres à prendre en compte concernent la taille de l’entreprise, le périmètre de données et la puissance CPU.
Question : quel est le retour sur investissement (ROI) de ce type de plateforme ?
Bruno Laug : le ROI est très variable en fonction de la situation de départ et des objectifs du client. Plus la situation à gérer est complexe meilleur sera le ROI, par exemple s’il y a une fusion d’activités, un décloisonnement d’applications et des données de mauvaise qualité. A l’inverse, une entreprise obtiendra un ROI à plus long terme si le périmètre de ses systèmes d’information est stable, qu’elle n’a pas d’objectif de transformation de son Business Model, et pas de problèmes majeurs de qualité des données.
Question : plus précisément, qu’apporte une plateforme de Data Management dans la relation client ?
Bruno Laug : une plateforme de Data Management assure un meilleur positionnement du client au centre du système d’information de l’entreprise.
On décloisonne et on partage les données concernant les clients qui sont souvent bloquées dans des silos qui communiquent peu entre eux tels que les logiciels d’ERP, de Salesforce Automation, de Gestion de Campagnes Marketing, des Sites Web, etc.
La plateforme de Data Management est une plateforme d’entreprise qui a vocation à traiter toutes les problématiques de partage et d’échange de données, et pas uniquement le CRM. Le cas des données client est intéressant car le client est toujours transverse à différents métiers ou directions. Par ailleurs, apporter des solutions concrètes à un meilleur service ou à la génération de nouvelles signatures est souvent vu comme un bon sujet
Question : qui est responsable de quoi lors de la mise en place d’une telle plateforme ?
Bruno Laug : la mise en place d’une plateforme de Data Management vise à outiller une Gouvernance des Données d’Entreprise. Il s’agira souvent d’un programme regroupant différents projets, et un ensemble d’acteurs métiers, MOA et MOE.
Si le programme ou le projet est géré en tant que tel avec une structuration méthodologique venant de la DSI, tous les « entrants » touchant à la donnée seront de la responsabilité des métiers. Cela concerne la signification de la donnée unitaire, les règles de gestion, les règles de transformation, les indicateurs de qualité,…. Tout le sens de la donnée est du ressort des métiers.
Question : quelles sont les conditions du succès d’un tel projet ?
Bruno Laug : ce type de projet est transverse. Dès lors, un sponsoring de haut niveau impliqué dans la durée est indispensable. En terme de démarche, il faut être clair et ambitieux sur la cible, mais seule une démarche itérative impliquant les métiers, utilisant maquettage et prototypage permettra d’assurer le succès du projet.
Question : on voit apparaître des Chief Data Officers dans les organisations, est-ce nécessaire ?
Bruno Laug : la nomination d’un Chief Data Officer (CDO) est effectivement une excellente chose car elle permet de construire une vision et une organisation transverses et partagées du patrimoine des données de l’entreprise. Pour mener à bien ces chantiers, le CDO devra bénéficier d’un support solide de la Direction Générale.
Retrouvez Bruno Laug, le 2 octobre lors d’Informatica Day
La plateforme de Data Management au coeur de l’entreprise
Une plateforme de Data Management vise à traiter l’ensemble des problématiques liées aux données de l’entreprise de façon cohérente et en limitant les problématiques d’intégration.
Cela comprend la mise en place d’un langage commun, une définition unique des données partagées entre les différentes directions métiers et les différents composants du système d’information. La gestion des droits sur les données, l’organisation de la montée en qualité des données, l’exposition des données au-delà des silos applicatifs dans lesquels elles sont exploitées et le pilotage de la gouvernance.
L’objectif de la plateforme de Data Management est de garantir la cohérence des données pour les métiers et les systèmes applicatifs, l’organisation du partage inter-applications, la visualisation par les métiers des données de référence et des règles de gestion associées, la disponibilité et la fraîcheur des données en fonction des besoins.
Les principaux composants d’une plateforme Data Management sont alors au sein d’une suite unique : un dictionnaire de données partagé, un module de Master Data Management, un module de gestion de la qualité des données et des modules d’échange de données (ETL, Messaging,…).
La plateforme Data Management permet d’abord d’organiser les données internes et structurées de l’entreprise. Elle permet ensuite de les enrichir par des données externes ou peu structurées. Dans sa conception, elle permet, en cible, d’exposer toutes les données partagées à l’ensemble des métiers et des applications.
Il y a DMP et plateforme de Data Management
Il ne faut pas confondre « plateforme de Data Management » et les offres de « DMP » (Data Management Platform). Une offre de DMP est un ensemble d’outils conçus par des opérateurs ou des agences marketing afin d’offrir des outils de push sur les canaux digitaux pour les directions Marketing.
Les DMP vont proposer des services reposant sur trois briques. La première est la collecte et la centralisation des données de navigation Internet et mobile sur les sites de l’entreprise. Il y a un rapprochement possible avec des bases d’information d’internautes et permettant de constituer des regroupements sur la base de critères, de l’ordre de 100 à 300 en général. Puis, il y a la mise en place et l’exécution d’algorithmes auto-apprenant sur le socle de données ainsi constitué. Et enfin, on dispose d’une gestion des actions marketing personnalisée sur les canaux digitaux (RTB, Adwords, Retargeting,…) en fonction de la stratégie définie par l’entreprise.
Les DMP sont centrées sur l’efficacité marketing et n’intègrent pas au niveau de chaque client, d’événements de type transaction, incident, réclamation, ni d’éléments de satisfaction associée aux événements. La « connaissance client » est centrée sur un calcul précis de l’appétence à une nouvelle offre. En ce sens, le DMP est un outil marketing et non un outil de connaissance et de suivi du client.
Concernant le ROI du projet MDM, il est indispensable de mettre en place les métriques tôt dans les phases du projet, et surtout de mettre en place l’outillage de mesure de ces métriques.
Ceci a fait l’objet d’un blog : Le Challenge du ROI: Le MDM Piloté par la Valeur
/www.semarchy.com/semarchy-blog-fr/challenge-du-roi-mdm-pilote-par-la-valeur/
Bonsoir,
Sujet complexe que les DMP !
Nous avons justement crée une infographie qui permet de savoir si ça correspond aux besoins de l’entreprendre et d’en comprendre les bénéfices en fonction de 9 situations différentes.
Elle est téléchargeable ici : datamanagement-le-blog.com/wp-content/uploads/2014/09/Infographie-Avez-vous-besoin-DMP-First-Party.pdf