Les assureurs grillent 23 millions d’euros sur la blockchain

Tous les assureurs devraient adopter la blockchain

Le consortium B3i services AG, organisation de droit suisse spécialisée dans la blockchain pour l’assurance arrête ses activités faute de financement. B3i a déposé son bilan le 28 juillet après que ses investisseurs assureurs aient refuser de continuer à financer la poursuite de son développement.

Arrêt de l’activité de B3i

Une création en 2016

Dans cette aventure qui finit en queue de poisson, B3i a grillé aux alentours de 23 millions d’euros de financement selon plusieurs estimations depuis son lancement en 2016 afin de créer une plateforme et de porter la bonne parole technologique dans l’univers de l’assurance. B3i – dont le sigle signifie Blockchain Industry Insurance Initiative – s’était notamment appuyé sur la société de services informatiques Tata Consultancy Services (TCS) pour faire évoluer sa plateforme d’assurance Fluidity fin 2020.

De l’initiative lancée en 2016, la société B3i services AG a été créée à Zurich en mars 2018. La société proposait une solution de registre distribué ou DLT (Distributed Ledger Technology), une technologie plus généralement appelée blockchain en dehors des puristes de la bancassurance, et destinée à l’automatisation des processus dans l’assurance. La plateforme avait pourtant réuni 21 assureurs et réassureurs de premier plan dont Generali, SwissRE, Zurich, Allianz, Scor, Axa, etc.


Créé en 2016, B3i a exploré les possibilités de la blockchain dans l’assurance. Mais fin juillet 2022, la donne a changé. La demande n’était pas au rendez-vous malgré un cas d’usage de réassurance mis en oeuvre entre Allianz et SwissRE. « Nous n’avons pas vu arriver les volumes ni la demande qui auraient justifié la poursuite des investissements dans cette plate-forme » explque John Dacey, directeur financier du réassureur SwissRE cité par Reinsurance News. « Conceptuellement, cela reste une opportunité très intéressante. Mais avec cette plate-forme, il ne semblait pas que cela allait être rentable » ajoute-t-il.

Créer des smart contracts chez l’assureur dès le départ

Afin que B3i réussisse il aurait fallu que toute l’industrie adopte les smart contracts de la blockchain selon SwissRE. « Nous aurions besoin que toutes les compagnies d’assurance créent des smart contracts dès l’origine. Et puis, sur cette base, vous pourriez construire un contrat de réassurance numérique qui pourra être ensuite négocié » décrit Christian Mumenthaler, dirigeant de SwissRe, toujours cité par Reinsurance News.

L’efficacité proviendrait ensuite d’un traitement de bout en bout des demandes, avec la transmission automatisée des réclamations des assurés au réassureur au fur et à mesure de leur arrivée, par exemple. « Mais cela impliquerait que tous les assureurs changent leurs systèmes informatiques et créent des smart contracts » explique Christian Mumenthaler.

Tous les systèmes de données des assureurs sont concernés

Techniquement, B3i s’intéressait uniquement à l’interface entre les assureurs et les réassureurs, critique SwissRE. « Vous n’êtes pas efficaces si vous commencez par cela. Ce n’est qu’une partie de la chaîne de valeur. Les compagnies d’assurance ont une énorme quantité de systèmes de données différents » conclut Christian Mumenthaler.

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