Les caméras intelligentes, aptes à détecter le bon port d’un masque de protection, à vérifier le respect de la distance physique voire à mesurer la température d’une personne, inquiètent la Cnil même s’il s’agit de freiner la diffusion du virus Covid-19.
La commission nationale de l’informatique et des libertés alerte sur le fait qu’en première approche, une grande partie de ces dispositifs ne respectent pas le cadre légal applicable à la protection des données personnelles. Les cas d’usage les plus fameux durant le confinement ont été l’usage par la Mairie de Cannes de la solution de la startup française Datakalab afin de vérifier le bon port du masque dans ses bus. De même, cette technologie a été évaluée par la RATP à la station Châtelet. Le développement incontrôlé de ce type de caméra risque de généraliser un sentiment de surveillance chez les citoyens, de créer un phénomène d’accoutumance et de banalisation de technologies intrusives, affirme la Cnil.
Au passage, la Cnil considère que la manifestation de son opposition à être filmé en faisant « non » de la tête est une modalité d’opposition insuffisante et peu pratique. « Ce n’est pas satisfaisant du point de vue de la protection des intérêts des personnes. Cette solution est peu praticable dans les faits et difficilement généralisable » tranche la commission. Elle contraint également les individus à afficher publiquement leur opposition au traitement et fait porter une charge trop importante sur la personne.
De telles modalités ne permettent pas d’assurer l’effectivité du droit d’opposition et doivent donc être considérées comme non conformes aux dispositions du RGPD, prévient la Cnil qui rappelle que l’un des droits essentiels est celui pour toute personne de s’opposer à faire l’objet d’une captation de son image dans l’espace public (article 21 du RGPD).