Les pouvoirs publics doivent reconfigurer leur manière de fonctionner en ce qui concerne l’innovation en général et le Big Data en particulier, demande François Boudoncle, directeur technique d’Exalead Dassault Systèmes. Il s’exprimait lors du salon Big Data Expo à la Porte de Versailles (Paris), le 16 octobre. « Il faut tirer les entreprises en leur achetant des produits, plutôt que de les pousser en les subventionnant » précise-t-il. Mais il faut également des fonds d’amorçage car il y a un besoin de financement.
Il plaide pour « faire en sorte que le PH de l’aquarium permette aux poissons de grandir, et d’aller dans l’océan » et que les Français puissent réussir en France, sans devoir s’expatrier pour rencontrer des conditions favorables. François Boudoncle estime notamment que les règles des marchés publics sont trop compliquées. « Il faut savoir que les acheteurs publics sont responsables pénalement durant trois ans de leurs achats. Cela ne les pousse pas à innover » déplore-t-il.
« Nous avons des atouts en France, ce sont nos formations, mais il faut changer les modes de fonctionnement des pouvoirs publics » dit-il. Il ajoute : « il faut un droit à l’expérimentation dans le Big Data » pointant indirectement du doigt la CNIL et ses recommandations un peu trop strictes, où tout ce qui n’est pas explicitement autorisé est interdit. Les bons projets de startup dans le Big Data sont relativement peu nombreux, estime-t-il. « Le Big Data, c’est très technologique, ce n’est pas faire un réseau social à trois dans un garage » conclut-il.
Photo, de gauche à droite : François Bourdoncle d’Exalead Dassault Systèmes, Didier Mama de SAP et Bertrand Diard de Talend.