Les salariés français d’Intel à la recherche de soutiens devant l’ampleur des suppressions de postes

Le site Intel de Toulouse destiné à être fermé

Ils sont 750 employés d’Intel France sur 940 à perdre leur emploi, sans qu’ils constatent de réaction de la part des pouvoirs publics ni des politiques. Dans l’hexagone, ce sont 7 centres de recherche d’Intel, leader mondial des processeurs, sur 9 qui ferment.

Le géant américain a annoncé son plan social fin juin, et devant l’absence de soutien, le CE d’Intel demande aujourd’hui des explications.

Intel a annoncé fin avril vouloir se séparer de 11% de ses effectifs. En France, ce sont 80% des effectifs qui vont être supprimés. Les sites de recherche et développement de France sont lourdement touchés avec 701 emplois directs supprimés à Sophia-Antipolis, Toulouse, Aix-en-Provence et Nantes. Pour les salariés, c’est clair, il y a un transfert de la R&D et des savoir-faire d’Intel France à l’étranger.

Incompréhension

L’incompréhension est d’autant plus forte, qu’il y a à peine un an, Stéphane Negre, Président d’Intel France, se félicitait de la politique d’investissement d’Intel en France en R&D et de la reconnaissance par le management américain du travail des équipes françaises.

Les employés s’annoncent prêts à faire les efforts nécessaires pour conserver leurs emplois et à identifier toute solution pour assurer la continuité des activités de R&D. « Nous sommes prêts à envisager toute mesure permettant de conserver des emplois même à des coûts inférieurs par l’utilisation des accords de compétitivité qui seront mis en place par le gouvernement, quitte à les anticiper, » propose Arnaud Lenoir, représentant du CE Intel Corp.

Mustapha Aqachmar, délégué syndical CFE CGC pour sa part s’insurge de ce qu’il juge comme une incohérence stratégique : « en France, nous avons la crème de la crème des ingénieurs. Grâce aux subventions de l’État et au Crédit impôt recherche, nos ingénieurs ont le coût salarial le plus faible de tout l’Occident [NDLR : Europe et États-Unis]. Intel se cache derrière un discours et un dispositif rôdés. Les chiffres et l’incohérence des justifications stratégiques sont là. Nous savons déjà qu’Intel transfère la R&D et ses savoir-faire français à l’étranger. »

Les sites qui sont conservés pour l’instant sont ISO6 à Sophia Antipolis (16 salariés), avec une certification « activité unique au monde », une petite société de logiciel rachetée par Intel à Moirans (Isère) en 2015 (une vingtaine de salariés) et la vente et le marketing à Meudon, où se trouvent 200 salariés.

 

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