Jacques-Antoine Granjon, fondateur de Veepee (anciennement Vente Privée) a partagé les recettes de la réussite de l’e-commerce à la française avec sa « Brandplace », le nom de sa marketplace, à l’occasion de la première édition du salon Tech for Retail dans le nord de Paris le 30 novembre.
Veepee revendique 35 millions de membres en France
Aujourd’hui, Veepee vend 125 millions de produits par an, accueille entre 4 à 5 millions de personnes par jour sur son site web, et compte plus de 66 millions de membres à travers l’Europe, dont 35 millions en France, pour un chiffre d’affaires de 3,5 milliards € par an.
Il faut garder le contrôle financier, être singulier, et libre de Google et de Facebook !
Dans son développement, Veepee n’a jamais levé d’argent, ce qui explique que Jacqu es-Antoine Granjon contrôle toujours la société alors qu’en 2021 Veepee fête ses 20 ans. Le dirigeant cite les exemples de l’allemand Zalendo dont les trois fondateurs ne possèdent plus aujourd’hui que 5% du capital, ou de son concurrent espagnol Privalia dont les fondateurs ne possédaient plus que 5% avant qu’il ne le rachète.
Donner la direction que l’on désire à son entreprise
« Ne pas lever d’argent, si on peut » nuance-t-il, c’est non seulement continuer à garder le contrôle mais aussi et surtout continuer à donner la direction que l’on désire à son entreprise. L’intérêt n’est pas dans la valorisation de son entreprise mais le développement de sa profitabilité et du chiffre affaire, son développement commercial, précise-t-il.
Le modèle Amazon n’est rentable que grâce aux services de Cloud commercialisés, selon Jacques Antoine Granjon
Il défend la singularité de Veepee qui repose sur le modèle évènementiel avec des offres surprenantes, désirables et différentes tous les jours, à l’instar des publicités anniversaires de Carrefour qui ont donné l’idée de Veepee à Jacques-Antoine Granjon en créant à chaque fois un effet Wahou ! Et en innovant pour ses clients, qui le rappelle-t-il, sont avant tout les marques car Veepee est une entreprise « B to B to C ».
Veepee ne veut pas faire de marketing
Autre point, le fait de ne pas faire de marketing et ne pas avoir de budget marketing est aussi un des piliers de Veepee, même si Jacques-Antoine Granjon avoue que certaines de ses actions pourraient relever du marketing de « résonnance ». C’est-à-dire le fait que la marque « résonne » positivement chez le client, le fait qu’elle bénéficie d’un écho favorable à la fois émotionnellement et rationnellement.
Veepee veut avant tout attirer des marques à lui afin d’être attractif aux yeux des clients finaux
Et bien sûr, il veut être Facebook free et Google free. Pourquoi ? Parce qu’une de fois de plus c’est la préservation de ses clients principaux, les marques et leur image qui prévaut. Il explique ainsi le fait que le site e-commerce Veepeee soit fermé aux scrutations de Google afin d’empêcher que le moteur de recherche ne vienne chercher les prix des produits vendus en promotion et ne les diffuse auprès de tous.
Les fonds de capital risque américains ne croient pas Jacques Antoine Grandjon
Enfin, il s’amuse de l’image qu’il a face aux fonds d’investissement de capital risque américains, les Venture Capitalists, qui ne le croient pas lorsqu’il leur annonce que Veepee malgré son modèle e-commerce est profitable, qu’il n’a jamais levé d’argent, que son modèle est « Google free » et en croissance.