Les véhicules connectés, clés de nouveaux business pour Renault grâce à leurs données

Luca de Meo, Renault

Renault va commercialiser de nouveaux services grâce aux voitures connectées. Déjà, l’arrivée de la voiture connectée devrait permettre de développer l’activité après vente du constructeur automobile en conservant les véhicules plus longtemps dans le système de Renault. C’est ce dont se réjouit Luca de Meo, DG du groupe Renault sur la scène du salon Viva Tech.

Des services de sécurisation et de confort basés sur la donnée connectée

Dans le même temps, Mobilize, entité de Renault, lance officiellement sur le salon Viva Tech, trois services basés sur l’usage de la donnée issue des véhicules connectés et sur l’intelligence artificielle. Ces services proposent d’améliorer la sécurité sur les routes, d’optimiser leur entretien et de prédire le positionnement optimal des stations de recharge pour les véhicules électriques. Toujours sur le salon Viva Tech, on relève en outre la présence sur le stand de Google, d’une Renault Mégane E-Tech et de son interface Google embarquée, avec des services tels que Google Maps, Google Assistant et Google Play.

Renault présentait une Mégane avec Google à bord lors de la Viva Tech sur le stand Google

Grâce aux véhicules connectés, Renault conservera un lien permanent avec ses voitures

Dans le détail, grâce aux véhicules connectés, Renault conservera un lien permanent avec ses voitures, même lorsque le propriétaire ne fait plus entretenir son véhicule dans le réseau Renault, et c’est une opportunité unique pour le constructeur automobile. « Un domaine où nous faisons de l’argent normalement dans l’automobile c’est l’après vente. Habituellement, les gens après la période de garantie en sortent et choisissent un opérateur indépendant parce que c’est moins cher ou pour des raisons de convenance » rappelle Luca de Meo sur la scène de Viva Tech.

Le véhicule connecté change la donne. « Avec une voiture connectée, et une entreprise connectée en permanence au produit, pour la première fois dans l’industrie automobile, cela veut dire que techniquement le client reste dans le système après vente pour toute la vie de la voiture. Et chaque jour qu’il s’y trouve, c’est l’opportunité pour nous de faire de l’argent » déclare-t-il.

Renault fait appel aux données et à l’intelligence artificielle

Lors de Viva Tech, Renault a dans le même temps présenté trois services qu’il commercialisera en s’appuyant sur la donnée issue des véhicules connectés. « Mobilize utilise la Data et l’intelligence artificielle pour mieux servir ses clients » annonce Nathalie André, directrice des activités Data business and new services chez Mobilize, une entité commerciale de Renault.

La marque agrège, avec le consentement des conducteurs, les données des voitures connectées pour de nouveaux services

Mobilize lance trois services à destination des pouvoirs publics. Mobilize développe ces services basés sur la donnée. A ces fins, la marque agrège, avec le consentement des conducteurs, les données des voitures connectées ainsi que celles de l’infrastructure et de partenaires. Les trois premiers services lancés concernent le positionnement des stations de recharge électrique sur le territoire, du diagnostic de l’état des routes afin d’optimiser les coûts d’entretien, et la sécurisation des routes vis-à-vis des accidents automobiles.

Le positionnement des stations de recharge électrique sera calculé à partir des besoins des utilisateurs. « Ce service est basé sur les données venant des véhicules. Nous analysons le comportement des conducteurs de véhicules électriques » décrit Shabnam Khosravi, directrice de produit chez Mobilize. « Nous agrégeons ces données, nous plaçons de l’intelligence artificielle, du Machine Learning, sur cela, en superposant sur l’infrastructure [NDLR : routière]. Nous pouvons guider sur le meilleur positionnement des points  de recharge électrique »  explique-t-elle.

Nathalie André et Shabnam Khosravi, de Mobilize lors de Viva Tech

Prédiction des défauts de la chaussée à corriger en priorité

Un autre service proposé concerne l’optimisation de l’entretien des routes. « L’offre de Mobilize est d’aider les pouvoirs locaux à optimiser les travaux routiers, en hiérarchisant et en prédisant les défauts à corriger » reprend Shabnam Khosravi. « Ce service est issu de l’analyse croisée des données des véhicules pour détecter les défauts de la route, et de l’image pour analyser le défaut, et enfin l’intelligence artificielle afin de prédire l’évolution des défauts dans le temps, en importance » précise-t-elle. « Cela va aider à optimiser et réduire les budgets d’entretien des routes » dit-elle. « Cela va réduire la pollution sonore, la pollution en émission de CO2, pour des routes plus confortables et plus sûres » ajoute-t-elle.

Un capteur détecte les défauts de la route, et une caméra associe une image à chacun des défauts

Plus précisément, Smart Road Monitoring’ est un service de diagnostic de la qualité des routes afin d’assurer une meilleure gestion, à la fois en optimisation et en prédiction, des travaux de rénovation à mettre en œuvre. Ce service s’appuie sur la combinaison de données et d’images issus des véhicules connectés. En effet, le service utilise un capteur développé par Renault qui détecte les défauts de la route, et une caméra qui associe une image à chacun des défauts identifiés par le capteur. 

Une catégorisation sert à prioriser les travaux à mener et à estimer le budget associé. Pour les collectivités, cela doit se traduire par une baisse des coûts d’entretien, mais aussi des nuisances sonores et des émissions de CO2 en moins. « Dans l’équipe Data, nous aimons la data et nous aimons les faits » souligne  Nathalie André. « En France, 2000 km de routes sont sérieusement endommagés et 40% de nos ralentisseurs ne sont pas conformes. Nous dépensons 15 milliards d’euros en France par an pour maintenir les routes » rappelle-t-elle.

Luca de Meo est intervenu lors de Viva Tech 2022

Une signalisation inadaptée cause de nombreux accidents

Enfin, le dernier service vise à améliorer la sécurité routière. « 30% des routes présentent des défauts. C’est-à-dire une signalisation inadaptée, et cela cause de nombreux accidents. De même, les parkings sont mal prévus » poursuit la responsable. « Le service pour des routes plus sûres est destiné à intervenir sur les 30% d’accidents dus au réseau routier et à les réduire significativement » présente Shabnam Khosravi.

« Nous allons capter grâce au machine learning les conduites dangereuses de la part des conducteurs« 

« Grâce à la donnée des véhicules, nous allons capter grâce au machine learning les conduites dangereuses de la part des conducteurs. Nous projetterons cela sur le territoire afin de déterminer où le réseau routier est l’origine de cette conduite dangereuse. Nous indiquerons aux pouvoirs publics où intervenir pour réduire ces comportements dangereux » décrit-elle.

L’important est qu’il s’agit d’un service prédictif dont l’efficacité peut être mesurée. « Notre service est prédictif. Pour sauver des vies humaines, il faut être prédictif.  Pour les pouvoirs publics, ils pourront également mesurer avec notre service l’impact sur la conduite après avoir réalisé les travaux routiers. Il n’y a pas besoin d’employer des flottes spécifiques durant plusieurs mois » conclut-elle.

Une réaction sur “Les véhicules connectés, clés de nouveaux business pour Renault grâce à leurs données” :

  1. louis

    « Faire de l’argent ». Il n’a que ça a la bouche. Mais avant de vouloir faire toujours plus d’argent sur le dos des clients « qui ne pourront plus lui échapper », il faudrait peut-être faire des produits et services de qualité et s’intéresser aux besoins des clients et pas seulement à leur portefeuille. Ce n’est pas avec ce DG que Renault va s’en sortir.

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