A l’heure du confinement, le secteur du luxe n’est pas épargné et voit son chiffre d’affaires plonger. Le seul recours devient la vente à distance. C’est ainsi que le joaillier Mauboussin sauve 42% de son chiffre d’affaires grâce au click & collect.
Le click & collect associé au web
« Depuis le début du mois de novembre, le click & collect ajouté au web cela nous permet de faire à peu près 42% du chiffre d’affaires que nous faisions l’an dernier sur le début du mois de novembre, avec le web qui représente à peu près 45% de notre chiffre d’affaires en ce moment » déclare Alain Nemarq PDG de la maison de joaillerie Mauboussin. Il a pris la parole sur le plateau de Cnews, le 12 novembre.
La situation actuelle est tendue pour l’illustre joaillier dont les 80 magasins sont fermés. « C’est une situation anxiogène dans la mesure où novembre et décembre représentent à peu près 35% de notre chiffre d’affaires de l’année. Or nos 80 magasins sont fermés. Nous travaillons aujourd’hui essentiellement en vente à distance avec le web et le ‘click & collect’. Etre confinés à cette période de l’année est un handicap de fonctionnement considérable » s’inquiète le dirigeant.
Les bailleurs sont sourds aux difficultés des commerçants
La cause principale de son inquiétude est le paiement des loyers de ses boutiques. Manifestement les bailleurs ne sont pas très à l’écoute des difficultés des commerçants. « Même si on amplifie l’intégralité de nos méthodes de communication de manière de tenter de permettre à nos clients d’acheter à distance, il est clair que l’on va avoir un problème d’équilibre d’exploitation sur novembre et décembre et notamment lié au paiement des loyers » prévient-il.
« C’est une situation qui est très inconfortable. Et on ne rencontre pas aujourd’hui de la part des bailleurs une attitude très favorable même si le gouvernement a mis en œuvre une mesure d’accompagnement. Elle n’a pas l’air d’être véritablement décisive » constate Alain Nemarq. Pour autant, il veut écarter les risques de fermeture de magasins ou de licenciements. « Il n’y aura sûrement pas de fermeture de boutiques ni de licenciements dans les mois qui viennent, parce que la règle du jeu c’est d’essayer de surmonter par tous les moyens l’obstacle auquel on est confrontés » veut-il croire.
La demande de la clientèle devrait perdurer malgré les fermetures
Raison d’espérer, il considère que sa clientèle n’est pas perdue et qu’il faut juste arriver à lui permettre de se rapprocher de ses boutiques. « Je suis complètement convaincu que l’intégralité de nos clients qui avaient l’intention de se faire plaisir ou de faire plaisir en cette fin d’année continuent d’avoir la même intention. La seule chose c’est qu’il faut leur permettre de pouvoir un minimum nous rejoindre sinon physiquement du moins à distance. Et le click & collect devrait nous permettre d’obtenir cela ainsi que le web. Mais ce qui est sûr c’est que l’on ne peut pas vivre dans un système où le rythme est de 4 mois d’ouverture et 2 mois de fermeture, c’est insupportable » conclut-il.