Mais pourquoi les femmes sont-elles sous représentées dans l’informatique ?

Les femmes sont sous représentées dans l’informatique. Pourquoi ? Une partie de la réponse se trouve chez les parents. C’est ce que considère le sondage mené par Ipsos pour le compte de l’école d’ingénieurs en informatique Epitech.

Un sondage mené auprès de 800 lycéens français représentatifs

A peine 1 fille sur 3 a reçu le conseil de travailler dans l’informatique ou le numérique par ses parents, alors que c’est près de 2 garçons sur 3 qui sont encouragés par leurs parents à aller dans cette direction. Le sondage a été mené auprès de 800 lycéens, représentatifs des lycéens français et auprès de 400 parents de lycéens, représentatifs des parents de lycéens, du 29 octobre au 5 novembre 2021.

« Nous avons un problème qui commence par les stéréotypes des parents et des influenceurs divers au sein des lycées »

Au global, les métiers de l’informatique sont vus comme pénalisant les filles. La quasi-totalité des sondés – parents et lycéens réunis – pense que les femmes qui sont diplômées d’écoles d’informatique sont désavantagées par rapport aux hommes, que ce soit côté salaire, possibilités d’évolution de carrière ou opportunités d’embauche. Côté Epitech, on pense aux stéréotypes à combattre. « Nous avons un problème qui commence par les stéréotypes des parents et des influenceurs divers au sein des lycées, dans les entreprises, les familles, parfois les médias » se désole Emmanuel Carli, directeur général d’Epitech. 

« Ces stéréotypes maintiennent des schémas ancestraux sur le caractère masculin de ces métiers » poursuit-il. Conclusions du sondage, la 1ère action citée pour encourager les filles à s’engager dans des études d’informatique est d’inviter des femmes du secteur à intervenir dans les classes. Seconde action : faire connaître la variété des métiers du numérique.

Des attentes différentes de la part des parents selon qu’ils ont des filles ou des garçons

Pourtant les filles au lycée déclarent qu’elles sont intéressées par l’informatique et le numérique à 56%. C’est certes moins que les garçons, 80% intéressés par le numérique et l’informatique, mais pas au point d’expliquer leur sous représentation dans ces filières. Mais on relève qu’en ce qui concerne un futur emploi, les attentes des parents sont différentes selon qu’ils ont des filles ou des garçons.

Le métier d’expert informatique peut être jugé trop technique, solitaire et ennuyeux

Les parents sont plus préoccupés des conditions de travail pour leur fille et sont moins attentifs au fait que la rémunération soit élevée ou aux perspectives d’évolution de carrière. C’est un paradoxe car les filles se montrent plus intéressées que les garçons par un job bien rémunéré (66% des filles contre 62% des garçons). Au bout du compte, les filles ont tendance à avoir une perception plus négative du métier d’expert informatique que les garçons. Ce métier est jugé trop technique (49% des filles contre 35% des garçons), solitaire (26% des filles contre 22% des garçons) et ennuyeux (26% contre 11%).

Dans le détail, les filles se montrent nettement moins intéressées que les garçons pour travailler un jour dans les domaines de l’informatique tels que l’intelligence artificielle (57% de garçons intéressés et seulement 35% de filles intéressées), la sécurité informatique (49% de garçons intéressés et seulement 28% de filles intéressées) ou le Big Data (38% de garçons intéressés et seulement 18% de filles intéressées). Conséquence de tout cela, seules 37% des filles envisagent de s’orienter vers une école d’informatique ou d’ingénieur, contre 66% des garçons.

Les filles s’identifient comme moins performantes dans les matières scientifiques

Autre point, l’informatique est associée chez les lycéens à la maîtrise des matières scientifiques. Or, les filles se présentent comme étant moins performantes que les garçons dans les matières scientifiques, que sont les mathématiques, la physique-chimie ou la biologie. Les filles se déclarent ainsi à 27% comme ayant une note supérieure à 14/20 dans ces matières, alors que les garçons déclarent à 36% être au-dessus de 14/20.

Les filles obtiennent plus souvent que les garçons les mentions bien et très bien au bac S

Mais cet écart de 9 points n’explique pas le déséquilibre massif que l’on observe ensuite dans les effectifs d’informaticiens dans le nombre de femmes par rapport aux hommes. L’enquête d’Ipsos souligne d’ailleurs que les filles obtiennent plus souvent que les garçons les mentions bien et très bien au bac S. Elles représentaient 47% des effectifs à la rentrée 2018 en Terminale S.  En 2018, 38% des filles admises au Bac S ont eu une mention bien ou très bien, contre 32% des garçons.

Les filles et les garçons ne font pas ensuite les mêmes choix d’enseignement de spécialité. Les filles s’orientent beaucoup plus massivement vers les SVT (Sciences de la Vie et de la Terre) – 51% des filles contre 27% des garçons – car elles se destinent aux professions de santé. Seulement 5% des filles font le choix de l’informatique contre 10 % des garçons.



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