Les entreprises privées doivent ouvrir leurs données comme le fait le secteur public sinon l’Open Data ne générera aucun business. C’est le message qu’a fait passer Yann Mareschal, en charge de la l’Open Data à la mairie de Bordeaux lors de l’événement Big Data Expo du 16 octobre. « L’Open Data porté par les seuls services publics ne suffit pas à assurer le succès ni à faire du business, il faut que les entreprises privées ouvrent également leurs données » demande-t-elle.
Le portail Open Data de Bordeaux a été ouvert il y a un an sous l’url opendata.bordeaux.fr. La mairie a mis à disposition des données de son champ de compétences. Elle a toutefois exclu des données qui concernent la protection du territoire telles que la position des points d’eau.
Le bilan au bout d’un an semble maigre. « C’est un leurre de croire que l’Open Data sert à faire du business. C’est le discours que l’on tenait il y a un an » déclare Yann Mareschal. Elle estime désormais que tout le monde doit ouvrir ses données, les entreprises privées comme les citoyens ou les commerçants.
Elle donne comme exemple de l’efficacité de la démarche l’initiative Open Street Map qui en 72 heures a permis de reconstituer la carte des routes utilisables après la catastrophe qui avait frappé Haiti. « Cela a permis de faire passer les convois de secours. La communauté a reconstitué la cartographie en s’appuyant sur les photos satellite. »
Actuellement, les données partagées à Bordeaux concernent l’emplacement des arbres, des lampadaires et du Wifi. « Il est trop tôt pour parler des applications » poursuit Yann Mareschal. De fait, c’est la Mairie de Bordeaux qui a développé des applications mobiles. Une application mobile a ainsi été réalisée par la ville concernant les parcs et jardins, afin de repérer les emplacements des arbres, leur hauteur, leur essence, etc.
L’application mobile intègre la situation des arbres et fonctionne avec des étiquettes NFC (sans contact). L’application avait au départ été développée pour les visiteurs des parcs mais au final « les agents de la ville chargés de l’entretien s’en servent plus volontiers que de leur propre application métier » constate Yann Mareschal.
Elle reprend : « L’Open Data seul ne permet pas de faire du business à part les données sur les transports. » Elle estime qu’il faut que tout le monde contribue, qu’il s’agisse des entreprises ou des citoyens, afin de générer du business. Elle est consciente des obstacles. « Il faut libérer les données, c’est compliqué côté culture administrative, encore plus côté entreprises » dit-elle.
L’Open Data est difficile de mettre en place cela car cela rajoute du travail aux équipes métiers de la mairie. De plus, il leur est demandé des données fiables et qui sont mises à jour régulièrement. « Sinon, cela n’intéresse pas les développeurs ».
Yann Mareschal constate que la culture de l’administration a été bousculée. « C’est un grand saut dans le vide ». Mais au fur et à mesure que les données sont libérées, on s’aperçoit que tout cela se passe bien. « Cela rassure les décideurs » conclut-elle.
Photo : Yann Mareschal, en charge de la l’Open Data à la mairie de Bordeaux.