La rentrée verra l’arrivée de deux nouvelles offres de services bancaires digitaux à destination des enfants. C’est ce qu’annoncent Paul de Leusse, CEO d’Orange Bank et Alice Holzman, directrice générale de Ma French Bank, filiale de La Banque Postale et de La Poste. Ils ont pris la parole à l’occasion de l’événement « la banque digitale en 2020 » organisé le 2 juillet par le Payment & Fintech Club de l’Acsel.
Un très beau produit pour les jeunes à la rentrée
« Nous allons sortir un très très beau produit pour les jeunes qui pourront ouvrir un compte en octobre » déclare sobrement Paul de Leusse d’Orange Bank. Alice Holzman de Ma French Bank est plus disserte. « Nous allons arriver avec une offre à destination des enfants à la rentrée qui sera proposée là aussi dans les bureaux de poste et en digital » annonce-t-elle. Ma French Bank a particulièrement étudié les enjeux de ce marché. « C’est un sujet sur lequel nous travaillons depuis plusieurs mois parce que la problématique est assez spécifique. Il y a la confiance de la relation entre les parents et les enfants, et il faut une application pour que les enfants se sentent à l’aise pour gérer leur compte » souligne Alice Holzman.
« Les mineurs sont des clients aujourd’hui qui ne sont pas très bien servis par les banques traditionnelles«
Le marché des mineurs intéresse de plus en plus le monde bancaire. Une néo banque comme Revolut particulièrement offensive a lancé en mars 2020 sa propre offre 100% digitale à destination des 7-17 ans. La startup française Xaalys s’est positionnée spécifiquement sur cette cible en ayant extrêmement bien étudié la manière de fonctionner entre les parents et leur enfant quand il s’agit d’argent. Elle est concurrencée par une autre startup, Pixpay. Les deux sociétés annonçaient respectivement 20 000 et 10 000 utilisateurs fin 2019. Diana Brondel, fondatrice de Xaalys, souligne qu’il y a 5 millions d’adolescents en France et 25 millions en Europe.
Beaucoup de travail pour une rentabilité peu évidente
Les mineurs restent une clientèle délicate à séduire et répondre à leurs besoins demande beaucoup de travail pour une rentabilité à court terme peu évidente. Ces efforts peuvent dépasser les capacités des acteurs bancaires en place qui doivent déjà se concentrer sur leurs marchés les plus rentables. « Il faut choisir ses combats » résume Benoît Grisoni, CEO de Boursorama, la banque 100% en ligne, filiale de la Société Générale. Boursorama propose pourtant une offre spécifique de paiement baptisé Kador à destination des 12-17 ans mais elle semble améliorable afin de mieux convenir aux spécificités de cette clientèle.
« Il faut que l’on arrive à vraiment mieux correspondre à cette population qui est très particulière en termes de besoins »
Nickel, filiale de BNP Paribas, propose aussi quant à elle, une offre siglée pour les 12-17 ans, lancée en 2015. Cette offre à destination des jeunes est en fait la même que l’offre pour les adultes, indique Marie Degrand-Guillaud, directrice déléguée de Nickel. La dirigeante déclare être positionnée sur ce segment des jeunes. « C’est effectivement un segment sur lequel on est. On croit beaucoup au fait que les jeunes ont besoin de moyens de paiement, qui sont très proches des usages des adultes. Il y a donc une matière qui n’est pas tout à fait l’offre bancaire traditionnelle. C’est un sujet sur lequel on est tout à fait positionné » confirme-t-elle. Mais Nickel semble pour l’heure plus absorbé par la réussite de son futur déploiement international qui débute par l’Espagne en septembre.