Le « continuous delivery » n’est pas une lubie des informaticiens, il répond aux enjeux de time-to-market. C’est ce que défend le DSI de la banque d’investissement de la Société Générale. Reste, que c’est une démarche compliquée à mettre en oeuvre.
A l’heure de la transformation numérique, et du besoin accru de transparence demandé par le régulateur, les banques doivent s’adapter. Et la DSI doit répondre présent. Le « continuous delivery » est alors la réponse, même si elle est compliquée à mettre en œuvre.
Une réponse aux enjeux business
C’est l’opinion de Carlos Goncalves, DSI de la Société Générale CIB (Corporate and Investment Banking), la banque d’investissement de la Société Générale. Il a pris la parole le 17 Juin, lors de l’événement USI organisé par Octo Technology, à Paris.
Face aux enjeux business et réglementaires, « la réponse pour nous, c’est le continuous delivery » déclare le DSI. « Ce n’est pas une lubie du DSI, ce n’est pas une lubie des informaticiens. C’est notre réponse à un contexte de business qui oblige à reconditionner le système d’information d’une manière extrêmement différente » insiste-t-il, sachant que la DSI de la SG CIB réalise énormément de développement en interne.
Le time-to-market est capital
« Dans ce monde qui se transforme, ce qui est important c’est notre capacité à nous adapter vite. Le time to market est déterminant dans la capacité à prendre des parts de marché » souligne Carlos Goncalves. Et de rappeler que les gens du web disent : « the first takes all. »
Côté mise en oeuvre concrète, la première approche aurait pu être de créer des équipes qui travaillent en « continuous delivery », qui créent leurs propres applications, et laisser de côté les gens qui font de l’informatique classique, car ce ne serait pas possible de les transformer. « Notre conclusion a été que ce n’était pas la bonne approche, et qu’il fallait transformer l’intégralité de la DSI » reprend-il.
Raccorder les applications au système central
La raison est qu’en créant de petites applications à côté du système central, à un moment il va falloir les raccorder à ce système. Il faut donc que toute la chaîne soit en mode « continuous delivery ». Si on crée un nouveau produit bancaire, il faut gérer le service, assurer le reporting vers le régulateur, et calculer sa valeur correctement. L’intégralité du système d’information doit dès lors être capable de gérer ce produit en « continuous delivery. »
En 2011-2012, la DSI a débuté sa transformation par les méthodes agiles. « Avant d’embrasser la partie continuous delivery, il est important de faire de l’agilité » souligne Carlos Goncalves. Deuxième point, il faut assurer la convergence technologique, par exemple vers des plateformes java. Troisième condition, il faut disposer d’une « software factory », afin d’automatiser les cycles de test de la qualité du code et de livraison.
Le Cloud composant essentiel
Le quatrième point est le DevOps, qui est le passage du développement à la production. Cinquième point, il faut un Cloud, pour que les équipes de développement puissent provisionner et déprovisionner rapidement les environnements de travail. Sachant que l’informatique ne crée de la valeur que le jour où elle livre le produit, et tout l’enjeu est là.
« Dans l’approche continuous delivery, vous avez une approche extrêmement incrémentale » reprend Carlos Goncalves. « Toutes les semaines ou toutes les deux out trois semaines, vous livrez un petit morceau de votre application en production » précise-t-il.
Le feedback de l’utilisateur final
Cette livraison régulière et rapide a un gros avantage. « La bonne nouvelle, c’est que non seulement, comme dans le cas des méthodes agiles, vous avez le feedback de votre client, enfin de l’équipe projet, mais vous avez le feedback également des clients finaux, c’est-à-dire de ceux qui vont utiliser les produits » conclut le DSI.
Photo, Carlos Goncalves, DSI de la Société Générale CIB, le 17 Juin lors de l’USI à Paris.