Notre santé est en question ! Afin de savoir quel est l’impact des aliments sur notre santé, une classification en codes couleurs est proposée par certains. Rouge, orange ou vert selon le degré de nocivité pour la santé.
Carrefour pas convaincu
C’est un message difficile à avaler pour un géant de la grande distribution, tel que Carrefour. Ses arguments sont tout à fait recevables, en particulier lorsqu’il avance le tort que peut causer la classification proposée à l’exportation de produits français ou le fait qu’il semble un peu abrupt de classer un aliment dans la catégorie bon ou mauvais.
Sur le marché de la nutriton, « il y a des médecins et des anciens médecins en face de nous, qui veulent des codes couleurs, nous sommes plutôt pour une fréquence de consommation des produits, et ne pas partir sur le fait qu’il y a de bons ou de mauvais produits, » résume Jérôme Bédier, secrétaire général de Carrefour. Il a pris la parole lors de la première journée, le 24 novembre, des rencontres de l’IFM (Institut français du merchandising) organisées à La Défense.
Open Food Facts
Sa position énerve Stéphane Gigandet, président et fondateur de Open Food Facts (http://www.openfoodfacts.org). Le jeune président propose une App mobile qui permet à partir du code barre du produit de connaître sa classification selon sa qualité pour la santé.
Pour sa part, il était présent sur le terrain des Geeks le 18 novembre lors du Paris Open Source Summit. Il bataille ferme pour connaitre les données de composition des produits que les grandes enseignes ne lui communiquent pas, Carrefour au premier plan. Mais l’enseigne n’est pas la seule, les marques également freinent également des quatre fers, à l’instar de Danone, dit-il.
De son côté, Carrefour explique sa position. « Il y en a qui veulent mettre des codes couleurs pour dire il y a des produits rouges, orange, jaune et verts, » reprend Jérôme Bédier. « Sur un sujet comme ça, Carrefour a pris position, il y a plus d’un an, les consommateurs ont besoin d’une information de synthèse sur la nutrition, mais il ne faut par partir du principe qu’il y a des bons et des mauvais produits, » affirme-t-il.
Selon lui, il faut partir du principe qu’il faut aider le consommateur à avoir une diète variée et équilibrée, c’est à dire à bien connaitre la fréquence de consommation des produits, d’où l’indicateur de fréquence que le distributeur a proposé.
Mise en service retardée
« Nous en avons retardé la mise en place à la demande du ministère de la Santé, dans le cadre de la concertation qui a été organisée, mais cela nous semble être le bon système, » dit-il.
Il poursuit : « nous pensons que avancer sur cette affaire avec des produits rouges et des produits verts, sera quelque chose de très négatif pour toute une série de produits. Je ne vous parle même pas des marchés à l’export parce que j’imagine nos concurrents des autres pays qui eux n’auront pas le même système et ce qu’ils diront sur l’offre française, » conclut-il.