A quelques jours de la grève du 5 décembre, où il devrait être impossible de se déplacer en transports en commun, il apparaît presque incongru de constater que la RATP et la SNCF mettent les bouchées doubles pour devenir le point d’entrée des différents modes de transport alternatifs.
Covoiturage ou trottinette
Cela concerne le covoiturage, les vélos, trottinettes et les scooters en libre service ou les VTC. En île de France et sur Paris, la RATP avec île de France Mobilités vont expérimenter durant 6 mois depuis le 18 novembre une application de mobilité intégrée. A cette étape, la RATP démarre avec 500 béta testeurs et veut monter à 2000 testeurs.
L’application s’intitule MaaX pour Mobility as an Experience. L’application finale est attendue d’ici 1 an, pour regrouper l’ensemble des modes de déplacements (transports en commun, vélos, covoiturage, taxis, VTC …), les billets dématérialisés et un calculateur d’itinéraire. L’application de la RATP aide à trouver les différentes solutions de mobilité disponibles autour d’une personne, de comprendre les combinaisons entre le temps et le prix pour le trajet et de réserver des voitures en auto-partage. Le paiement du ticket ou de la réservation sur les modes autres que l’auto-partage se fait via un basculement vers l’application des opérateurs de mobilité et vers l’application ViaNavigo.
Simplifier les premiers et les derniers kilomètres
L’expérimentation réunit Cityscoot (scooter), Communauto (autopartage), Donkey Republic (vélo en libre-service sans borne), Dott (trottinette), Kapten (VTC), Klaxit (covoiturage), Marcel (VTC), Vélib, Voi (trottinette) et Zenpark (parking).
L’utilisateur aura la possibilité de planifier et de recourir à des modes de transport différents sur un même trajet, par exemple métro et VTC, bus et scooter, etc. Il s’agit de simplifier le parcours des premiers et des derniers kilomètres. L’application doit permettre la réservation, le suivi en temps réel des imprévus et la proposition de solutions alternatives en identifiant les différentes solutions de mobilité disponibles autour de la personne qui se déplace. Le paiement du ticket ou de la réservation sur les modes autres que l’auto-partage se fait via un basculement vers l’application des opérateurs de mobilité.
A terme, l’objectif du MaaS – Mobility as a Service – est d’intégrer toutes les étapes du parcours des utilisateurs, paiement inclus, sur une seule et même application. La RATP intervient sur le même type d’application « mobilité as a service » sur les réseaux d’Annemasse et d’Angers depuis février et septembre 2019 et prévoit d’intégrer la ville de Brest en 2020. De son côté, la SNCF a annoncé à l’occasion du salon des Maires, la semaine dernière, qu’elle intègre le service Blablalines de covoiturage courte distance domicile-travail de son partenaire Blablacar et le service de même type de Karos. Dans le même temps, les services de taxis et de VTC de Karhoo – filiale de Renault – sont étendus à 43 villes.
1 million de recherches d’itinéraires par jour
L’objectif de la SNCF est de favoriser le partage de la voiture. Lancé à la mi-juin 2019, l’assistant de la SNCF vise à préparer la totalité d’un parcours, dans le cadre d’un trajet faisant appel à plusieurs modes de transport. L’assistant doit aider à identifier un trajet optimal, à informer en temps réel, et à être guidé grâce à un algorithme auto-apprenant. A ce jour, l’assistant SNCF comptabilise 1 million de recherches d’itinéraires par jour dans 500 villes. L’utilisateur est redirigé vers les applications de Blablalines ou de Karos pour effectuer un covoiturage.
Faut-il comprendre que la SNCF ne s’intéresse plus au train qui est trop difficile à faire marcher ?