La véritable innovation ne vient pas du Cloud ou du Big Data, qui ne sont qu’une amélioration incrémentale de l’existant. On empile sur l’existant. L’innovation doit venir des nouveaux modèles économiques. C’est la vision présentée par la directrice des ressources de la Société Générale lors de la Journée de la Femme Digitale.
La Société Générale sait qu’elle est mortelle et qu’elle doit se réinventer. C’est le message qu’a fait passer Françoise Mercadal-Delasalles, Directrice des ressources – y compris de l’informatique – et de l’innovation de la banque, et membre du comité exécutif. Elle s’exprimait le 7 mars durant une table ronde organisée lors de la journée de la Femme Digitale, à Paris.
Cela a pris du temps
« Innover est une nécessité vitale. La conscience que l’on peut mourir demain est là, ça a mis un certain temps, mais elle est là » déclare-t-elle. Dans cette voie vers le renouveau, le plus important ce ne sera pas le Cloud ou le Big Data, mais les nouveaux modèles économiques.
« Nous sommes dans une innovation très incrémentale avec le Cloud ou le Big Data, c’est comme ajouter un cheval à une charrette pour aller plus vite. Il faut sortir de son cadre, il faut inventer de nouveaux modèles économiques, que l’on n’a pas en tête, ce n’est pas facile pour un grand groupe » a reconnu la directrice des ressources.
Chercher à l’extérieur
Elle reconnaît que la banque doit s’ouvrir. « Nos dispositifs d’innovation étaient très tournés vers nous-mêmes, il faut chercher à l’extérieur, par exemple sous la forme d’hackathon [NDLR : réunion de développeurs afin de réaliser des programmes de manière collaborative durant quelques jours], ou en dialoguant avec les jeunes entrepreneurs, des startups » a-t-elle indiqué en se tournant vers sa voisine, Stéphanie Delestre, PDG et créatrice de Qapa, qui venait de déclarer que l’innovation ne naîtrait sûrement pas des grands groupes trop occupés à faire de l’argent avec les produits existants.
Avec beaucoup d’humilité, la directrice des ressources de la Société Générale a reconnu que les banques ont dû se calmer sur l’innovation concernant les produits qu’elles essayent de vendre à leurs clients. Quant au changement, il n’est pas simple à réaliser. « Quand on est un groupe de 200 000 personnes, on ne fait pas bouger le bidule comme cela. L’hyper réglementation qui pèse sur nous est énorme. Bouger, cela nécessite une énergie colossale ! »
L’évolution probable des modèles économiques
Pour autant, « en interne, il y a des gens qui veulent bouger. » Les idées qu’ils peuvent avoir sur la banque de demain ont été exprimées lors d’une opération menée autour d’un « embryon » de réseau social interne, sur un outil certes rudimentaire mais qui a permis de travailler sur la manière dont le digital change la banque, et « l’évolution probable de nos business modèles » a conclu la directrice.
Photo, au micro, Françoise Mercadal Delasalles, directrice des ressources de la Société Générale, et à sa gauche, Stéphanie Delestre, PDG et créatrice de Qapa, le 7 mars lors de la Journée de la Femme Digitale.