La fusion des banques Société Générale et Crédit du Nord a été actée ce week-end par le conseil d’administration du groupe Société Générale. La combinaison des deux réseaux bancaires constitue un nouvel ensemble atteignant près de 10 millions de clients, entreprises, professionnels et particuliers. Cette fusion s’accompagne d’une réduction du nombre d’agences car les deux réseaux bancaires sont souvent proches dans une même ville. Le dispositif passera ainsi d’environ 2 100 agences à fin 2020 à environ 1 500 à fin 2025. Le nouvel ensemble devrait être plus efficace côté digital et informatique.
Un nouveau système d’information unique dans 2 ans
Le basculement sur un système d’information unique pour Crédit du Nord et Société Générale est prévu d’ici le 1er semestre 2023 si tout se passe bien. Ce basculement informatique et l’optimisation du maillage des agences bancaires ainsi que le regroupement des fonctions centrales. doivent conduire à d’importantes économies.
L’entité combinée Crédit du Nord et Société Générale devrait voir une réduction de ses coûts de 350 millions d’euros en 2024 et de 450 millions d’euros en 2025 par rapport à 2019, avec des coûts de projet estimés entre 700 et 800 millions d’euros dont environ 70% en 2021.
La fusion des réseaux bancaires passe par la fusion des systèmes d’information des deux banques. « Grâce à des investissements informatiques concentrés sur un seul système et non plus sur deux, les capacités digitales seront renforcées pour que les clients disposent de réponses à leurs besoins bancaires les plus simples de la manière la plus efficace et la plus rapide » affirme la Société Générale. Les employés en agence seront orientés prioritairement sur des missions d’expertise et de conseil. L’activité de la banque au quotidien sera basculée dans un traitement digital et à distance.
Pas de départs contraints de salariés
La direction de la Société Générale se fonde sur un plan où il n’y aura pas de départs contraints de salariés. Elle mise notamment sur les 1500 départs à la retraite qui doivent avoir lieu chaque année entre les deux réseaux bancaires. Un plan de montée en compétences massif des métiers est évoqué. Côté syndicats les questions son multiples.
La CGT considère que « ce sont surtout des outils [NDLR : informatiques] efficaces et stables qui manquent » et que dans les réorganisations actuelles, la Société Générale a anticipé les gains de productivité avant même d’avoir les livraisons informatiques. Autre point, la direction de la Société Générale additionne les clientèles de Crédit du Nord et de Société Générale pour atteindre 10 millions de clients, or rien ne prouve qu’il n’y aura pas une déperdition importante de clients au final.
En attendant, le cours de bourse de Société Générale remonte doucement, mais il reste toujours inférieur de 44% par rapport à ce qu’il était en février 2020. Le plan de fusion entre Société Générale et Crédit du Nord avec ses grands travaux apparait pour certains comme un moyen de décourager tout rachat de la banque durant la période de 2 ans qui débute.